EP53 Seggsy Yoga – Part 1

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Comme tu le sais, pour moi (dans ma vie, pas en général) la pratique du Yoga est avant tout une pratique pour guérir les blessures de mon coeur, qui a été blessé par une relation toxique mais aussi par de nombreuses déceptions sentimentales malsaines type : le grand classique lovebombing puis ghosting et le malheureusement non moins classique viol.

Evidemment, je ne suis pas responsable des mauvais traitements que j’ai subi, les mensonges, les manipulations etc, ce sont les menteurs, les manipulateurs et les agresseurs qui en sont responsables bien sûr, mais je dois reconnaître que j’aurais probablement drastiquement réduit les occurrences si j’avais commencé par cultiver l’amour l’attention et la sensualité en moi plutôt que de le chercher là où il n’y en avait pas, parfois de manière assez flagrante, je dois bien l’avouer.

Alors, pourquoi s’autoriser à être sensuelle voire sexy uniquement dans le cadre d’un rapport avec un homme ? 

JINGLE

Et pourquoi s’autoriser à bouger de manière sensuelle voire sexy uniquement à la danse ?

JINGLE

Parce qu’on ne nous reproche jamais de pervertir la danse ? Alors le Yoga a une dimension spirituelle certes. Mais la danse aussi. Et si je chante et respecte Krishna, Sita, Govinda etc, je suis athée. Je crois en l’Univers parfaitement matériel qui nous entoure et à ce que je sache ce n’est pas manquer de respect au soleil que d’onduler sur mon tapis si ça me chante ?

JINGLE

Bonjour, je m’appelle Hermine Prunier, je suis la fondatrice de TimeToBloom, coaching en épanouissement personnel par le Yoga, fière cock-blockeuse professionnelle de fuckboys et autres narcissiques et hôte de cette émission.
Mon intention principale dans tout ce que je fais : le désir de voir les femmes mettre au moins autant d’énergie dans la réalisation de leurs rêves que dans leur vie sentimentale.

FIN JINGLE

J’aime rider mes respirations en ondulant d’une posture à l’autre, explorer de deep stretchs principalement ouverture de cœur (backbends) et ouverture de hanches.
J’aime me tourner et me retourner dans tous les sens (inversion & twists),
j’aime pratiquer en lenteur, sans rush d’une posture à l’autre,
pour me délecter de chaque sensation.
J’aime me regarder pratiquer,
j’aime cultiver la grâce dans ma pratique,
j’aime toucher mon corps quand je bouge sur le tapis par exemple,
j’aime caresser ma jambe en remontant le buste en lunge (anjaneyasana),
ou encore me passer la main derrière ma nuque en wild thing (camatkarasana) et la laisser glisser jusqu’à la pointe de mes cheveux ou entre mes seins…
Et bien sûr, j’aime m’exhiber sur instagram.
Plus ou moins vêtue.

Tout simplement parce que ça correspond à qui je suis, c’est-à-dire une hédoniste profondément sensuelle & wild, passionnée de danse et avec ces fameuses blessures que je cherche non seulement à guérir mais aussi à prévenir.

Pour prévenir, j’ai découvert que - pour moi - rien de tel que la pratique des asanas comme je vais la décrire dans un instant et de bramacharya, le quatrième Yama qui sont en résumé les règles d’éthique en société est le combo parfait pour me prémunir des fuckboys.

Bramacharya si tu ne sais pas ce que c’est, c’est le mot qui fait rigoler tout le monde dans les formations car il s’agit de la modération et on parle souvent alors de modération sexuelle, autrement dit d’abstinence. Qui a mon sens est un sujet hyper important à aborder quand on parle de relations toxiques. La seule auteure qui le fait dans tous les livres que j’ai lus récemment sur le sujet, c’est le Dr Ramani.

Je ne vais pas développer ça aujourd’hui mais je te renvoie à l’interview que j’ai donnée pour l’émission “les gentilhommes” il y a quelques années de ça déjà.

Anyway, c’est pour toutes ces raisons que n’en déplaise à la police de la pureté ma pratique personnelle du Yoga est résolument sensuelle.

Alors ça fera certainement bondir de leur tapis les pratiquant.e.s traditionnel.s du Yoga qui diront que “c’est pas du Yoga”, je le comprends et je le respecte. Mais comme dirait une de mes profs préférées - Talia Sutra qui d’ailleurs à une pratique très traditionnelle et absolument pas sensuelle bien que très gracieuse “to each their own”

Ce qui m’importe avec cet épisode c’est que toi tu saches que le Yoga n’est pas une “one size fits all practice” dans le sens où si Tara Stiles n’avait pas cassé les codes avec son Strala Yoga, je n’aurais jamais accroché avec le Hatha qu’aujourd’hui j’adore. Jamais.

Et qui sait si je le pratiquerai toujours avec d’ailleurs un intérêt croissant pour les pratiques plus traditionnelles si je n’avais pas pu me l’approprier pour explorer ma sensualité ?

Mon désir n’est pas de “pervertir le Yoga”, en soit c’est déjà le cas quand on dit “namasté” en fin de cours alors qu’en Inde personne ne dirait jamais ça en formule de clôture comme le souligne l’humoriste indienne Zarna qui nous en met plein la tronche dans son comedy special de génie.

Mais simplement au quotidien et ce depuis 10 ans, ce qui ME fait du bien A MOI - et aussi à des centaines d’élèves qui aiment mes classes pour ça - c’est de pratiquer les asanas in a spicy way.

Et je précise que cela a toujours été le cas, même bien avant qu’instagram devienne ce qu’il est aujourd’hui. Car unfortunately, dans ce game du Namasté qui est chez nous en occident un show business - content pas content c’est ainsi-, il faut avoir des likes & des followers pour être populaire et donc rentable et pouvoir payer ses factures sans être burnt out.

Mathieu Boldron a fait un excellent post récemment soulevant la question suivante : “sommes-nous obligé.e.s de nous sexualiser, de nous prostituer pour réussir dans ce biz ?”

Je te laisse aller le lire et parcourir les commentaires parce que la conversation est passionnante et il y a un vrai sujet sur la question.

And so my take on this est que :
- Ce qui est hypersexualisé c’est le corps des femmes, on se pose beaucoup moins de questions quand les mecs se mettent torse poil en cours pour presser des handstands dans une classe composée à 98% de nanas ou sur instagram aussi d’ailleurs,
- On ne s’en pose pas plus quand on voit clairement leur service trois pièces moulé dans un legging au mieux ou dépasser d’un short au pire… Là encore ya personne qui s’en offusque, tout le monde semble ok pour dire que c’est la nature, du moment qu’ils ne sont pas en érection et même ça je pense qu’on leur pardonnerait plus aisément qui si nous on a le malheur de laisser apparaître un “camel toe” à travers notre legging. Ugh, je déteste cette expression.
- Par ailleurs, on est plus au collège, donc même si toutefois la pratique ou le contenu d’une personne est clairement sexy : c’est pas un truc sale ni honteux. Ce qui est sale en revanche c’est la pornographie mainstream qui pervertit les perceptions de tou.te.s.
- Heureusement, on est libres de ne pas suivre une personne dont les contenus ne nous plaisent pas
- Ceci dit, oui, il semblerait qu’instagram nous oblige à jouer avec ces codes “porno chic”. Mais attention c’est un exercice d’agilité parce que il faut en montrer beaucoup pour être poussée par les algorithmes mais point trop n’en faut sinon c’est la censure !
- Personnellement, voir le succès de mes posts suggestifs ne m’a pas encouragée, au contraire, ça m’a dégoûtée. J’ai pour le moment perdu le goût de partager ma pratique perso en dehors des cours que je suis en jogging ou pyjama, les cheveux sales et surtout pas maquillée parce que ça me dérange que l’on puisse penser que je suis intentionnellement “pute à clic”.
- L’époque où il n’y avait aucun autre enjeu que de me faire kiffer me manque. C’était tellement libérateur pour moi qui ne porte que du long et du ample dans la vie pour me protéger des regards dégueulasses, moi qui pratique bramacharyas dans mes relations pour me prémunir des abus, c’était cool d’avoir un endroit où je pouvais me lâcher.

Bref, je voulais intégrer quelques anecdotes personnelles à cet épisode pour t’expliquer comment ma pratique du Yoga m’a permis de redéfinir ma sensualité :

Le premier point c’est que je me suis réapproprié ma sensualité. C’était plus un truc que je réservait pour les autres, pour séduire ou pour faire jouir quelqu’un d’autre. C’est devenu jouissif pour moi et dans un sens non sexuel vraiment. Dans le sens ou ce n’est pas masturbatoire. C’est pas une pratique sexuelle. Pourtant ça m’apporte beaucoup de plaisir. Genre si je passe quelque instants dans anahatasana (puppy pose) par exemple... je n’ai pas besoin qu’il y ait quelqu’un derrière pour que ça me fasse vraiment beaucoup de bien.
Bon en l'occurrence j’ai choisi comme exemple cette posture qui est souvent hyper sexualisée parce qu’elle est aussi pratiquée dans le cadre d’une relation sexuelle pour que l’image soit claire mais en soit, la sensation est la même lorsque je suis dans urdhva dhanurasana (la roue) que l’on voit moins souvent être pratiquée dans un rapport sexuel dans la vraie vie, en tout cas : pas chez moi !
Donc vraiment quand j’ai compris ça, ça m’a déjà vachement passé l’envie de me laisser séduire par un passable…

L’autre point que j’ai envie de souligner c’est combien ma pratique m’a permis de “resacraliser” mon corps. Comme je l’ai dit : je ne suis pas religieuse. Et n’étant pas religieuse voire même en rébellion contre tout dogme religieux, j’ai un peu perdu l’équilibre avec la notion du corps sacré. Pour moi il ne s’agit pas de faire voeux de chasteté jusqu’au mariage mais simplement grâce au Yoga je vois désormais mon corps comme un merveilleux véhicule, un cadeau inestimable qui permet à mon âme d’être incarnée sur la Terre. Par ailleurs, voir les choses ainsi m’a permis de relativiser mon viol. C’est pas Moi qui ait été violée, c’est mon corps. Dans le sens, c’est pas mon âme, c’est le véhicule. Et il est en pas moins sacré c’est vraiment l’intru qui est sale.

Je voulais aussi parler de la façon dont le Yoga à influencé ma guérison émotionnelle.

Déjà il y a un point que j’aborde très souvent en cours à savoir : le discernement. Je crois que cette pratique m’a appris à discerner ce dont j’avais besoin, envie, ce qui me faisait du bien ou non, ce que je me forçais à faire et pourquoi ?
C’est hyper important quand on s’est perdues à vouloir se façonner pour plaire à autrui.
Pour réapprendre qui on est, savoir ce qui nous plait, ce qu’on veut et pourquoi.
Concrètement, aujourd’hui je sais si j’ai besoin de pratiquer un vinyasa bien yang ou un restauratif très yin, je sais déterminer si oui ou non j’ai envie de pratiquer des inversions, je sais aussi faire la différence entre un stretch intense et douloureux, je sais si je vais trop loin trop vite dans les variations d’une posture, je sais reconnaître si c’est mon ego qui m’y pousse.
Et ce qui est puissant c’est que tout cela peut s’appliquer métaphoriquement à la vraie vie ainsi : est-ce que tu as besoin de te faire violence pour par exemple sauver ton couple ou faut-il plutôt lâcher prise ? Est-ce que oui ou non tu as envie de pratiquer telle ou telle position avec ton partenaire ? Est-ce que tu trouves vraiment du plaisir dans la douleur ou ça fait juste mal en fait ? Est-ce que tu vas pas trop loin trop vite dans ton engagement avec ce Jean-Michel ? Est-ce que ce ne serait pas ton ego qui te pousserait à le faire ?
En gros.

Bon et du coup si j’en reviens à l’aspect “re-sacralisation du corps”, clairement le fait d’avoir resacralisé mon corps m’a permis de gagner énormément confiance en moi. Sans me prendre pour ce que je ne suis pas, disons je me prends enfin pour ce que je suis ! Je m’explique : j’ai moins le besoin d’exister à travers autrui pour m’autoriser à croire que je vaux quelque chose en ce bas-monde car aujourd’hui je CROIS - j’insiste sur ce verbe important car lié à la notion de foi qui peut tout à fait être distincte d’une religion - que le simple fait que nous existions est extraordinaire, on est des fucking walking miracles enfèt’. Donc who cares si je suis mariée ou non ? Si je suis toujours célibataire ou pas ? Si mon podcast est en tête des charts ou non ? Ce qui compte c’est d’être là, d’aimer et de créer. Pas de supporter un bolosse.

Voilà pour finir je t'invite à introduire la sensualité dans ta pratique.
Au sens des 5 sens.
Shahnou en a parlé dans l’EP qu’on a fait ensemble, mais tu peux tout simplement commencer par te masser les pieds si passer la main dans tes cheveux ou entre tes mains ne t’inspire pas. Perso, j’adore me masser les pieds quand je suis en gomukasana (cow face pose)
Tu peux aussi te filmer quand tu pratiques. Perso je filme avec la caméra retournée comme ça si je me trouve canon dans une posture intense, ça m’encourage à rester dedans. Ouais c’est superficiel, so what ? sue me ! Et puis c’est cool de regarder ensuite et se dire “ouh yaaas, mes courbes sont belles dans telle ou telle posture”. Libre à toi de décider si tu veux publier les images ou non ensuite. C’est pas du goût de tout le monde, mais si tu as envie ne te prive pas et si tu le fais mentionne-moi !
Pour l’ouïe tu peux évidemment pratiquer en musique. J’en ai pas parlé mais c’est aussi un énorme aspect de ma “pratique sensuelle” qui est aussi décriée par les puristes du namasté, mais Dieu que j’aime synchroniser mes mouvements avec le rythme de la musique. Et selon mes humeurs j’ondule comme envoutée par le chant des bols de crystaux ou au rythme des bpm de mes set de techno préférées. Parfois du jazz, parfois du blues, parfois du… bref t’as compris. Et parfois le silence aussi, c’est également une expérience auditive, surtout quand on vit dans la ville.
Pour l’odorat tu peux mettre des huiles essentielles dans ta pratique, il existe des rolls que tu peux mettre directement sur ta peau, moi j’aime mettre quelques gouttes sur mes vêtements. Tu peux aussi faire brûler du palo santo qui purifie les énergies de la pièce en plus de sentir bon donc plutôt chouette si tu pratiques chez toi alors que tu vis en couple avec un relou.
Et pour le goût une tasse d’un bon thé à portée de main peut s’avérer agréable pour se désaltérer pendant la pratique. Sinon tu peux aussi mettre un carré de chocolat dans ta bouche et méditer pendant qu’il fond doucement sur ta langue…

Voilà, on arrive à la fin de cet épisode. J'espère que ce partage t'a permis de voir le yoga d'un nouvel œil ou de comprendre pourquoi les “yogis d’instagram sont si suggestives”. Cette invitation à la sensualité dans le namasté n’est ni un objectif ni un standard à atteindre, simplement une invitation à expérimenter quelque chose de peut-être différent. Ta pratique est un espace sacré, où chaque sensation est une invitation à plonger plus profondément en toi-même et elle s’adapte à nous selon nos cultures, nos expériences de vie etc… 

Merci de m’avoir écoutée, si cet épisode a résonné en toi, n’hésite pas à me partager tes ressentis en me rejoignant sur instagram pour continuer cette conversation.

Merci, à très bientôt pour un prochain épisode de Bloom Room. Namasté


SOURCES :
Zarna “One in a Billio​​n”, extrait : https://www.youtube.com/watch?v=tIe-xJqZNco

Les gentilshommes Hermine Abstinence : https://open.spotify.com/episode/5M6o1MpoWrc65VmTSyiEmV?si=h81reY9lTnGe_PE65vDBjA

Mathieu Boldron’s post :  https://www.instagram.com/reel/DBRqtZ3NSeV/

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