Il y a quelques mois de cela, une amie qui travaillait à l’Institut de France m’y a invitée pour assister à la conférence "Virginia Woolf, Colette et Patti Smith “trois manières d’inventer sa “chambre à soi” tenue par Mme Chantal Thomas, non pas la créatrice de lingerie de luxe mais l’auteure et académicienne dans le cadre du “semestre des académiciens” qui, ce semestre-là, avait pour thème : “Cinq regards sur la liberté”.
Et c’est de cela dont je veux te parler aujourd’hui, car en effet, je crois qu’une ÉNORME part d’entre nous éviterait de devenir prisonnières d’horribles relations toxiques d’une part et seraient généralement beaucoup plus épanouies d’autre part, si seulement nous possédions toutes notre “Bloom Room”.
JINGLE
Bonjour, je m’appelle Hermine Prunier, je suis la fondatrice de TimeToBloom, coaching en épanouissement personnel par le Yoga, fière cock-blockeuse professionnelle de fuckboys et autres narcissiques et hôte de cette émission.
Mon intention principale dans tout ce que je fais : le désir de voir les femmes mettre au moins autant d’énergie dans la réalisation de leurs rêves que dans leur vie sentimentale.
JINGLE
Tu te souviens du film Panic Room avec Jodie Foster et baby Kristen Stewart ? Well, la Bloom Room c’est un peu le même concept, sauf que la porte n’a pas besoin d’être blindée. Quoi que… Mais métaphoriquement c’est pareil, dans le sens ou la “Bloom Room” : c’est TA forteresse dans laquelle tu te réfugies pour ta sécurité… émotionnelle !
The Bloom Room is the new must have dans son intérieur. Beaucoup plus important que le dressing et - selon moi - BEAUCOUP plus important que la nursery. Unless of course t’as déjà un enfant et faut bien le ranger quelque part… **rires**
Blague à part, tu as peut-être - comme moi - longtemps rêvé d’avoir une pièce en plus pour pouvoir faire un walk-in dressing à la Carrie Bradshow… well, si tu ne vis pas seule : please, think again.
Parce que quand tu voudras t’isoler pour faire des salutations au soleil, pousser la chansonnette, danser, apprendre à jouer d’un instrument, te concentrer sur un projet pro ou artistique ou les deux à la fois… et bien comment feras-tu si on tu as un Jean-Michel - ou Jeanne-Michelle hein je précise encore que ça marche aussi quand on est en couple homosexuel, juste je rappelle que j’ai pris le parti de m’adresser principalement ici aux femmes hétéros et bi parce que relationner avec des hommes présente plus de risques - So comment fait-on quand on a Jean-Mi’ qui est en call toute la journée ? Ou pire : en Call of duty ? Tu vas aller t’installer entre chaussures et manteaux ? C’est pas bloom !
Disclaimer : je réalise que c’est un problème de privilégiés. Certaines personnes n’ont pas de place et seraient déjà bien contents d’AVOIR chaussures & manteaux.
J’en profite pour te donner un peu mon contexte personnel qui explique mon désir brûlant d’avoir une safe à moi chez moi. Parce que si j’ai toujours eu des chaussures à mes sur mes pieds et des manteaux à enfiler sur mes épaules, j’ai beaucoup souffert dans ma vie du manque d’espace. J’ai partagé ma petite chambre avec ma petite soeur de mes 7 à 18 ans. Cette chambre était aussi mon unique refuge dans l’appartement de ma mère car à sa naissance, mon beau-père a changé de visage vis-à-vis de moi et je n’étais plus la bienvenue dans les parties communes. A 18 ans je me suis réfugiée dans le petit studio de mon premier amoureux, puis quand on s’est séparés j’ai eu mon premier appartement mais pour PLEIN de raisons, notamment le conditionnement INTENSE sociétal autour de la valeur - inexistante donc - d’une femme si elle est célibataire, je me suis vite remise en couple, cette fois avec l’ex de l’EP37 “Confessions Intimes”... Il avait beaucoup de retards de loyers, alors je lui ai proposé de s’installer avec moi, le temps de se remettre sur pieds… Quelle erreur je n’avais pas faite ! Il faisait sa loi dans mon studio, décidait de quand on fermait les volets, quand on dépliait le lit etc… Bref, j’y étais si mal que j’ai fait mes valises et je suis retournée vivre chez ma mère. Le beau-père - thank god- n’était plus là mais il n’était plus question de partager la chambre avec ma soeur, du coup je squattais dans le salon… C’est alors que j’ai commencé à enchaîner les cat-sittings et les sous-locations #findaroofforhermine (peut-être que certaines followeuses de longues dates de souviendront de cette époque où je faisais appel à ma communauté pour me loger - j’en profite pour dire un grand merci à Sophie, Audrey, Laure & Emmanuelle, Maricha, Aliénor et Alexandrine de m’avoir logée pendant quelques semaines ou quelques mois et un immmmense merci à Margaux de m’avoir présenté mon actuel propriétaire parce que je n’ai jamais autant bloomé que dans l’appartement que j’occupe actuellement).
Je me suis installée début 2019, donc il m’aura fallu 30 ans pour vraiment trouver la sécurité et le confort quelque part. Depuis je suis partie un an à l’étranger et dans les Landes. Mais je me suis quasi du jour au lendemain retrouvée dans une situation très précaire au Costa Rica où basically j’étais SDF au milieu de la jungle. J’avais 2 semaines pour me reloger. Heureusement j’avais des copains surfeurs qui avaient une petite maison sur la plage, mais j’avais une chambre qui était plus une cellule qu’autre chose. Elle devait faire pas plus de 4 mètres carrés, pas de fenêtre, pas de porte non plus, 2 lattes en moins dans le lit… Et parce qu’un ami à eux m’a mis la main aux fesses le jour où je me suis installée, l’ambiance avec eux à vite switchée… pour te dire, on ne s’est même pas dit au revoir quand je suis repartie en France et j’ai jamais eu de nouvelles. En plus j’avais peur parce qu’ils étaient toxicomanes, l’un avait fait de la prison pour ça et parfois ils me disaient “touche pas à ça” en me pointant un produit dans le frigo et il arrivait souvent quand je dormais qu’ils invitent des mecs dans la maison et encore une fois : je n’avais pas de porte. Ah et j’avais pas internet non plus. Et dans les Landes j’ai partagé une caravane avec une jeune fille que je ne connaissais pas très pendant 6 mois, Marie si tu m’écoutes, big up à toi aussi qui a supporté mes crises d’allergies ultra-violentes !
Donc voilà, ça, c’est ma back story… Genre je ne suis pas une bourgeoise lecturing you en mode “m’enfin Jacqueline, tu n’as pas tes appartements dans ta propriété ?”
Alors évidemment, étant installée en colocation depuis plusieurs années, cela tombe sous le sens : ma coloc et moi avons chacune besoin de notre espace personnel pour vivre en harmonie. Mais pourquoi faudrait-il que le jour où je rencontrerai l’amour (note l’optimisme de cette affirmation) faudrait-il que - au nom de l’amouuuur - je RENONCE à cet espace sacré ? Et que je mette en péril cette harmonie ?
Donc je répète, disclaimer bis : évidemment, cela va sans dire que l’on fait ce que l’on peut en fonction de sa situation. Aussi, les personnes qui habitent des grands penthouses et qui ont besoin de s’appeler au téléphone pour communiquer quand l’un est dans la cuisine et l’autre dans la salle de bain ne vont pas se sentir très concernées par cet épisode. Mais je m’adresse plutôt aux parisiennes habitent un deux ou trois pièces avec leur partenaire. Ce qui est déjà un luxe en soi.
Avec ma coloc, on se partage depuis début 2019 un deux pièces. Ca se passe très très bien et on ne s'est jamais disputées. Évidemment, comme tout le monde on a nos humeurs, mais en général quand il y a un désaccord, on règle ça en moins de 24hrs GRAND MAX et ça se finit toujours par un gros hug en mode “désolée mon chat je voulais pas te faire de peine miaowmiaowmiaow”.
Alors on est pas en couple, ce qui il est vrai simplifie pas mal de choses au quotidien, mais on s’aime et on est un duo très harmonieux, très respectful l’une de l’autre.
Mais si nous devions vivre dans la même pièce tout le temps toutes les deux ? Ce serait vraiment très compliqué ! Et pourtant on s’aime !
Et si nous devions dormir ensemble en plus ? Chaque nuit que Dieu fait ? Alors là ! Je ne nous donne même pas un mois avant d’imploser parce que c’est simple, les quelques fois où on a dû dormir dans le même lit, c’était l’en-fer pour toutes les deux.
Alors pourquoi est-ce que l’on s’attend à ce que ce soit différent en couple, juste parce qu’on a des relations sexuelles en plus ?
Je suis reconnaissante de ces expériences de la colocation que j’ai eu ces 10 dernières années parce que ça m’a fait réaliser l’obvious : I need a girl cave, a bloom room. J’ai besoin de pouvoir “refermer une porte derrière moi”. Et celle de la salle de bain ou la cuisine, ça ne suffit pas. J’ai besoin de pouvoir pratiquer mon Yoga, créer et dormir. Les 3 essentiels de ma vie, avec la bouffe, ofc. Et j’insiste bien sur le mot créer parce que le thème est central avec l’essence du concept de la “Bloom Room”.
Il te faut donc un espace pour bloomer et si tu peux pas te le permettre pour le moment : work for it, pray for it, manifest it, but get it girl !
Sans Bloom Room, toxique ou pas, notre partenaire va finir par nous étouffer par sa simple présence. Et si c’est pas lui qui va nous étouffer, c’est possiblement nous qui allons l’étouffer. Plus ou moins rapidement selon son degré de bonté. Dans les deux cas, tu en conviendras, c’est un outcome qui n’est pas désirable.
** NASA - Ariana Grande**
Je te mets le lien de la conférence de Mme Chantal Thomas en description de l’épisode si tu souhaites l’écouter. En tout cas, pour moi ça tombait vraiment très bien parce que je venais tout juste de lire le célèbre “Une Chambre à soi” de Virginia Woolf. Bon par contre, au risque de paraître illettrée : j’avoue que je n’y avais pas compris grand chose, sinon qu’elle reconnaissait son privilège d’être financièrement supportée pour pouvoir s’en offrir une de chambre à elle et se payer le luxe d’y passer du temps à écrire. Ce qui en soi n’était pas une grande nouvelle pour moi parce qu’on sait bien qu’à l’époque, fin 19ème donc, les femmes étaient encore privées de la moindre forme d’indépendance.
Indeed, n’ayant ni le droit de travailler, ni le droit d’avoir un compte bancaire à leur nom - je rappelle au passage que c’est un droit qui a été accordé à nos MAMANS, pas nos aïeules hein, nos mamans à nous, parce que ce droit a été accordé aux femmes en 1965 en France et perso la mienne de maman est née en 1953… - les femmes étaient ainsi complètement à la merci du bon vouloir de leur patriarche (père ou époux) et il va sans dire que parmi eux, rares étaient les mécènes qui supportaient les travaux artistiques de leurs femmes et de leurs filles… Comme chacun sait, elles étaient plutôt occupées à des tâches ménagères ou, pour les plus privilégiées d’entre elles, sociales. Donc pas d’espace, ni de temps ce que souligne Chantal Thomas **14’30**
C’était intéressant d’entendre une académicienne parler de ce livre que j’avais pas trop capté donc et pour le coup, au risque de paraître vraiment complètement inculte : je ne connaissais rien ni des vies, ni des œuvres de Colette et Patti Smith, alors j’en ai appris pas mal sur ces femmes ce jour-là, notamment que le mari de Colette, Willy, l’enfermait dans une chambre exigeant d’elle qu’elle écrive **26’28 à 27’48**
Anyway, c’était vraiment intéressant, mais ce qui m’a manqué en conclusion de cette conférence c’est la mise en contraste avec ces femmes qui, il n’y a pas si longtemps de cela ne rêvaient que d’une chose : être indépendantes ! Avoir la liberté choisir une autre voie que celle qui leur était toute tracée et avoir le droit de créer, d’embody l’artiste en elles… et les femmes d’aujourd’hui qui ont enfin acquis cette liberté de choix mais qui étonnamment ne rêvent que d’une chose coûte que coûte… : être prises en épousailles et materner la descendance, mais attention, elles gardent leur nom de jeune fille parce qu’on est plus au moyen-âge quand même !
Shadyyy, je sais, but please bear with me as mon intention n’est pas de blesser les femmes qui ont fait ce choix et qui le regrettent en silence tellement c’est taboo…
- c’est même tellement taboo qu’on ne se rend pas compte à quel point c’est commun… En général elles disent des choses du genre “j’aime mes gosses hein, mais si c’était à refaire”… ou “je me suis sacrifiée, j’ai sacrifié mes rêves pour ma famille”, et on les reconnaît aussi quand elles projettent sur leurs progénitures leurs carrières avortées et autres rêves déchus…
On en connaît toutes, peut-être même nos propres mères nous l’ont dit, je sais que c’est mon cas, et personnellement ça me brise le coeur pour ces femmes qui se retrouvent bien souvent avec rien dans leur vie une fois que les gosses ont grandi et si le gentil mari les a quittées à 50 ans pour sortir avec une jeune fille tout juste majeure. C’est pas une invention de mon esprit misandre, c’est juste le truc le plus banal du monde…
NB : Celles qui ont fait ce choix et sont heureuses comme ça et n’ont aucun regret, ne devraient - si elles sont alignées avec leur choix, ne même pas se sentir concernées par ce que je dis. Mais oui, j’ai conscience que je taquine un peu fort, c’est fait exprès car j’ai l’intention de provoquer une réflexion que je trouve encore malheureusement trop rare et n’oublions pas que je m’appelle Prunier, je suis incarnée pour secouer comme tel haha - je taquine un peu fort donc, mais faut voir comment l’immense majorité des fécondées prennent de haut les femmes sans enfants…
Il y a même pas une semaine, j’ai unfollow une Yogi que j’adorais et que j’admirais depuis 10 ans parce que littéralement même pas un mois après avoir mis bats, la meuf elle a écrit sur instagram et je cite “je me fiche de savoir qui vous étiez avant d’avoir un enfant, vous êtes une meilleure personne après” parce que ça donne un sens à votre vie. nononono, hell no lady, c’est pas parce que toi tu n’as pas su trouver de purpose sur cette Terre autrement qu’en te reproduisant que tu peux le projeter sur le reste d’entre nous et encore moins de nous insulter au passage. Mais quand une sainte mère insulte les nullipares - qu’elles le soient par choix, ou pas d’ailleurs - ça passe… La violence du double-standard quoi.
J’hallucine qu’on puisse dire un truc pareil quand il y a sûrement dans tes centaines de milliers de followers plus d’une femme qui voudrait avoir un ou des enfants mais n’y arrive pas ou a fait une ou plusieurs fausses couches ou pire encore… Et don’t @ me with bullshit arguments like “oui mais y’a des femmes qui ne choisissent pas leur grossesse”. On va partir du principe que si, ok ? On est en France, ici l’avortement est toujours légal et gratuit. Donc à part dans les rarissimes cas de déni de grossesse - littéralement mon pire cauchemar - on a le choix de mener à bout une grossesse alors qu’à l’inverse si on veut et qu’on ne peut pas c’est mort. Please, do not get me started about la GPA.
Pour être tout à fait transparente avec toi, cet épisode a été très difficile à réaliser. Ça fait littéralement 2 mois que je suis dessus. Je l’ai enregistré et monté tout entier, puis au moment de le publier j’ai finalement décidé de le réécrire parce que je ne voulais pas parler trop de maternité et me concentrer sur le sujet “Bloom Room”. Mais en fait… J’ai beau retourner la question dans tous les sens : pour parler du bien-être domestique et de l'épanouissement artistique des femmes, je ne peux absolument pas éviter la thématique de la maternité. Parce que notre existence s’inscrit dans un contexte social, avec un héritage historique etc. Et si les femmes qui regrettaient leur maternité ne représentaient qu’un faible pourcentage des mères, y’aurait pas de sujet non plus… mais malheureusement. Il y a sujet. Et bon la question de la maternité est TELLEMENT importante que j’ai du mal à le cerner surtout que je veux le faire avec sincérité et franchise et si j’ai envie d’être un peu cinglante, je ne veux pas non plus faire de peine quoi.
Chantal Thomas 1h00
Alors sorry not sorry if I’m offending you, j’ai envie de spark une réflexion qui à mon sens est donc trop éludée dans notre société et qui je crois est CLEF dans l’empatouillement dans des relations toxiques…
Combien de fois avons-nous entendu “j’ai envie de me marier et d’avoir des enfants alors je tiens bon avec lui parce que ouiiii, il est emotionnally abusive but, j’ai pas envie de me retrouver célibataire à 30 ans passés et devoir tout recommencer à zéro tu comprends ?”
**MINDBLOWN**
En parlant d’égoïsme… Parce que TOI tu veux AVOIR des enfants, tu es prête à choisir de leur donner un père moisi ? Et puis tu préfères donc faire des gosses à ce type qui te fait pleurer une semaine sur deux plutôt que de réaliser tes rêves ?
- Ouais, parce que je n’ai pas oublié que tu en avais quand tu étais jeune fille…
INDEED, il y a sûrement plein de femmes (riches **tousse**) que devenir mères ne détournent pas ni de leur propre existence, ni de leur mission(s) personnelle(s) divine(s) que les Yogis appellent Dharma. Ceci dit, même Beyoncé n’a pas fait de musique pendant un moment après la naissance de ses gosses et son album comeback s'appelait “Renaissance” !
Voilà, X min into l’enregistrement, j’ai posé mon cadre haha, je reviens à mes moutons :
C’est pour TOUTES ces raisons que pendant cette fameuse conférence, j'espérais que Chantal Thomas citerait Mona Chollet, l’auteure de Sorcières qui a publié en 2015 un livre qui rejoignait directement le sujet de la conférence et qui se trouve par ailleurs être un de mes livres préférés au monde : “Chez Soi : Odyssée de l’espace domestique.”
EXTRAIT : “Pouvoir refermer une porte sur soi, commentait Chantal Thomas près de 70 ans plus tard, c’est jouir d’un temps ininterrompu, évoluer dans le continuum d’une vie conceptuelle et imaginaire pleinement explorée. La chambre peut être d’allure modeste et de surface réduite. Elle n’en contient pas moins un principe d’invincibilité. Elle est en réalité aux dimensions d’un irréductible, cette volonté en moi d’aller jusqu’au bout de mes possibilités”
Quelle agréable surprise de trouver cette citation de Madame Thomas à la relecture de Chez Soi pour la préparation de cet épisode !
J’ai lu “Chez Soi” pour la première fois lorsque je venais enfin de m’installer chez moi, en coloc avec une autre artiste pour qui le désir de jouer, la passion de créer, bref l’épanouissement artistique est aussi une priorité absolue
Autant te dire que j’aurais pu en pleurer de reconnaissance de lire cette citation pour la première fois :
“L’amour compte beaucoup pour moi, je ne suis pas un monstre sans coeur. Mais je n’ai jamais vu l’intérêt de me marier et j’ai toujours su que je ne voulais pas d’enfants. Mon principal rêve de gamine c’était de faire quelque chose de moi-même, d’écrire en l’occurrence et de rester aussi libre que possible pour profiter de la vie. Ce projet me semblait si objectivement désirable et m’obnubilait à tel point que lorsque mes ami.e.s, au début de notre vie d’adulte ont commencé.e.s à fonder des familles, ils m’ont plongée dans la perplexité et l’effarment, comme s’ils faisaient là, quelque chose de totalement imprévisible et incongru. En même temps, je réalisais peu à peu qu’autour de moi, mes dispositions et mes aspirations suscitaient la désapprobation discrète ou véhémente d’un nombre non négligeable de personnes. (...) Je manquais gravement à mon devoir d’incarner, la femme.”
I felt SO seen. Et non seulement c’est rare dans la vie quotidienne de rencontrer une femme qui tienne ce discours qui est le mien depuis que je suis toute petite, mais de le lire dans les pages d’un livre rédigé par une autrice plus que respectée, une icône féministe, ça, c’est carrément inédit et franchement, ça m’a bouleversée. Parce que si tu me suis sur Instagram, tu l’auras probablement remarqué : je passe beaucoup de temps chez moi, particulièrement dans ma chambre.
Ma Bloom Room - qui se trouve actuellement être aussi ma chambre - est LE terrain fertile dans lequel mes racines se développent et me permettent de m’ancrer pour m’épanouir. Ma Bloom Room c’est MON espace, safe & chaleureux comparable à une serre où je suis non seulement à l’abri des agressions extérieures mais où la photosynthèse est aussi décuplée, soit l’environnement idéal pour ma croissance spirituelle & artistique et donc mon équilibre émotionnel optimal.
C’est désormais un non négociable pour moi - et j’espère que ça le sera pour toi aussi après cet épisode si ça n’était pas déjà le cas.
C’est là que je dors bien sûr mais c’est aussi là que je rêvasse, que pratique mon Yoga, que j’apprends à jouer de mes instruments, que je danse, que j’écris, que j’enregistre et que j’édite ce podcast, que je joue, que je créé mais aussi que je traine bref : que je bloome, en résumé.
La dimension “bloom” de la “bloom room” qui la différencie d’une simple “chambre” c’est la dimension “jardin spirituel & artistique”. On ne s’y rend pas juste pour pour lire, dormir et jouir…
La Bloom Room c’est un mix de ce que les anglophones appellent “a study”, qui est une pièce qui sert à étudier et je souligne la nuance avec le mot “office” qui est une pièce qui sert à travailler même si bien sûr on peut “study” dans un “office” et inversement on peut “work” dans un “study”. Mais j’aime qu’il y ait un terme différenciant avec le travail.
La Bloom Room c’est donc un mix d’un study room et d’une chambre d’enfant en quelque sorte. Et c’est d’autant plus flagrant quand notre Bloom Room est aussi - comme c’est mon cas - notre chambre (personnelle, non partagée). En effet, c’est une chambre d’enfant dans le sens où comme dans les chambres d’enfants : on y retrouve tous nos jouets, dans mon cas dans ma chambre il y a notamment mes instruments de musique (piano, guitare, ampli, micro…) et aussi tout mon matériel de yoga (tapis, briques en liège et mousse, sangle, elastiques, bolster)...
Alors oui, le jour où j’aurai les moyens de me l’offrir, j’aurais chez moi un espace dédié au Yoga genre je kifferai avoir la place de dérouler au moins 10 tapis, stocker harmonium, bols de crystals etc, un studio de musique insonorisé trop chill avec des canapés et fauteuil, une table pour écrire, mon piano ma guitare et j’espère d’autres guitares, et une chambre pour lire, dormir et jouir et ma maison toute entière sera ma Bloom Home.
Mais en attendant, je rejoins Chantal Thomas : l’espace dont je dispose n’est vraiment pas important. Quelques mètres carrés et une porte que je peux “refermer derrière soi” suffisent, plus c’est du luxe supplémentaire ce qui est cool mais superflu.
D’ailleurs, si évidemment je serai heureuse le jour où j’aurai cette Bloom Home, mais je pense que je ne serai pas beaucoup plus heureuse que je ne le suis maintenant en réalité. Parce que tout ce qui compte pour mon bien-être, pour mon épanouissement au quotidien : c’est de pouvoir m’isoler, me recharger, pratiquer, jouer, créer. Donc que mon Bloom Space fasse 5 mètres carrés ou 5000 ne change pas grand chose. Sauf bien sûr s’il les 4995 mètres carrés supplémentaires sont extérieurs et verts, là ça change pas mal de choses mais partons du principe que je m’adresse présentement principalement à des citadines qui sont bénies des Dieux si elles ont le luxe de posséder un balcon assez spacieux pour simplement s'asseoir.
https://www.atoutloisir.com/blog/pourquoi-cultiver-sous-serre/#:~:text=La%20serre%20assure%20une%20croissance,insectes%20parasites%2C%20la%20pollution%20etc.
Donc puisque j’ai beaucoup parlé de maternité dans cet épisode sur la Bloom Room, j’ai envie de wrap this all up en te rappelant qu’il y a fort à parier que ton inner child ait besoin que tu la maternes. Et maybe, just MAYBE you’re confusing ce besoin-là avec le besoin de materner un enfant pas encore incarné mais dont une partie des cellules reproductrices se trouvent depuis ta naissance dans les graines appelées “ovocytes” stockées au chaud dans le bas de ton ventre.
Et MAYBE just mayyyyybe you’re confusing le désir de créer et PRO-créer parce que dans le bas de ton ventre se trouve justement le chakra appelé “Svadhishthana”, chakra de couleur orange, situé entre le pubis et le nombril, derrière les organes génitaux.
https://isha.sadhguru.org/fr/wisdom/article/chakra-swadhisthana-la-demeure-du-soi
Or, je crois que l’on apprend à discerner ce que l’on veut vraiment de ce que l’on ne veut pas vraiment voire pas du tout en réalité, justement en prenant le temps de faire dans sa Bloom Room l’étude de soi, notamment en maternant son inner child. En donnant à la petite fille qui est en nous l’attention qu’elle mérite. En donnant à la petite fille qui est en nous l’opportunité de donner vie à ses rêves.
Et comment on s’occupe de son inner child ?
Je pense que ça commence par le fait de s’autoriser l’espace de se comporter comme une enfant. Inspire-toi des enfants - des autres : ils dessinent (mal), jouent du xylophone (très mal), dansent (bof), chantent (faux), bref, cette fibre artistique complètement dépourvue d’ego les rends heureux peu importe la taille de leur maison (en partant du principe qu’on parle de gosses qui ne vivent pas dans un foyer dysfonctionnel, ni dans un pays en guerre).
Cette fibre dépourvue d’ego, most of us la perdent en vieillissant, comme la souplesse d’ailleurs et on pourrait s'interroger sur le lien qui unit toussa, mais je ne vais pas partir là-dedans présentement et simplement souligner le fait que créer, c’est un besoin impérieux.
Donc pour conclure cet épisode sur la Bloom Room : tu as besoin d’une Bloom Room dans ta vie si ce n’est pas déjà le cas. Tu as besoin d’y passer du temps pour prendre soin de ton inner child qui est aussi ton inner artist. Faire cela va te permettre de cultiver tes rêves, ta sérénité, ton équilibre émotionnel et aura pour merveilleuse conséquence de t’éviter de t’empatouiller dans des relations toxiques parce que tu rêves de conformisme et PIRE de donner une descendance à un sombre looser qui ne mérite même pas que tu lui donnes l’heure.
PS : c’est pas une insulte, genuinely, le conformisme, ça me fait autant rêver que Mona Chollet…
“J’envie la conformité de ces aspirations. Ramer à contre-courant cela fatigue. Ce doit être si bon, si confortable, si reposant de se laisser glisser dans la normalité comme dans un bain chaud. D’occuper un terrain balisé au préalable par des milliions d’autres femmes, et peut-être surtout par des millions de représentations de ce que doit être une femme, d’endosser un rôle qui ranime le souvenir de millions d’images familières, rassurantes de sentir, sentir approuvée ce que l’on est, par ce que l’on fait par des siècles de culture savante et populaire.”
SOURCES :
Chantal Thomas, question à 58’51 : https://www.youtube.com/watch?v=98k7msQwg6Y&t=8s
Chez Soi - Mona Chollet https://www.calameo.com/read/00021502295cd447c3828
Dreamer - Laufey https://www.youtube.com/watch?v=AI29dHDkJh4
NASA - Ariana Grande https://www.youtube.com/watch?v=-_aGvdfLTKY