EP48 – Part 2 – Shahnou Lov’




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Bonjour !
Welcome back pour un nouvel épisode du TimeToBloom Podcast, l’émission qui je le répète, crois qu’il vaut mieux avoir cultiver dans sa vie une seule relation avec une amie comme Shahnou que d’enchaîner les relations médiocres avec plein de Jean-Mich Passables.

Aujourd’hui comme promis, seconde partie de la conversation avec Shahnou, une thérapeute extraordinaire que j’ai la chance d’avoir comme amie depuis le lycée et que je suis ravie de te présenter car elle apporte une grande touche de fraîcheur et d’humour à une sagesse et spiritualité profondes qui sont - il faut bien l’avouer - parfois barbantes.

Pour moi, comme je l’ai dit dans l’intro de la première partie de l’épisode, c’est elle qui - il y a de longues années - fut mon premier Guru puisque c’est elle m’a initiée à des visions et des notions auxquelles je n’étais pas familière et dont j’étais même un peu méfiante. Son approche disons “new age” et bien sûr la confiance amicale que j’avais en elle m’a mise à l’aise pour m’ouvrir à ces discours plus ou moins perchés.

Anywayyy, comme l’épisode est en plusieurs parties, j’ai demandé à d’autres amies de vous présenter Shahnou pour que vous puissiez réaliser un peu plus com-bi-en cette femme n’est pas une amie comme les autres : 

Hermine 
Je voudrais maintenant rentrer un peu plus dans le "vif du sujet", les relations toxiques, dans le sens foireuses, pas épanouissantes.
Parce que comme je te l'ai expliqué au téléphone en préparation de cet épisode : si je parle parfois de violences domestiques et féminicides dans ce podcast parce qu'il me semble important de garder à l'esprit jusqu'où ces relations peuvent mener parce que ce n'est pas écrit sur le front des gens "attention, j'ai une gueule d'ange, mais si tu me quittes, je te tue".

En réalité, Time to Bloom s 'adresse surtout aux femmes qui ne s'aiment pas assez pour se choisir en priorité et qui malheureusement se contentent du strict minimum et malheureusement s'entichent de minables qui ne leur apportent rien dans le meilleur des cas et qui drainent leurs joies de vivre, leurs ambitions et leurs économies dans le pire des cas.

Je voulais que tu parles de tes différentes approches pour venir en aide de tes amis dans des couples toxiques.

Et avant de te laisser la parole, voulais juste poser qu'on a clairement une approche diamétralement opposée là-dessus. C'est pour ça je disais on va y revenir dans la partie 1, parce que moi, comme je l'ai expliqué au micro de ce podcast, j'ai plutôt tendance à crier au danger si je vois une voiture foncer sur un piéton. Je ne me dis pas "well, peut -être elle a envie de rester un peu dans le déni. Peut -être qu'elle a besoin de se faire renverser un bon coup pour mettre de l'ordre dans sa vie et apprécier pleinement son existence."

Alors effectivement, en général  ça ne marche pas... J'ai des ami.e.s, plein d'ami.e.s - dont une qu'on a en commun qui ne m'a plus adressé la parole pendant plusieurs années parce qu'elle avait besoin d'être dans ce déni et de vivre cette relation, ce que je comprends parce que je suis passée par là.
Par contre en général ces ami.e.s - celle-là comprise-, savent où me trouver quand finalement elles sont prêtes à ouvrir les yeux parce qu'elles savent que je vais être cash et les valider, tu vois.
Pour finir, quand moi j 'étais dans cette situation, ben c'était à toi que je m'adressais et pas aux autres. Je te laisse la parole.

Chanachan 
On va encore préciser que ces discussions s'inscrivent vraiment dans une conversation amicale & légère de sujets pas cools & lourds.

Hermine 
Clairement. Bien sûr,  bien sûr, si quelqu'une nous entend et se trouve dans cette situation-là, t 'es la bienvenue, prends ce qui te fait du bien, laisse le reste, simplement on ne prétend pas détenir la solution...

Chanachan 
Oui parce que là, dans les cas où ça se passe, c'est vraiment du 1:1 (cas par cas), c'est extrêmement personnel et ça va être très très différent en fonction de l'homme ou la femme qui se trouve devant moi.

Hermine 
Oui, on parle des mecs de nos copines qu'on aime pas, qui sont nuls et qu'on sait qu'elles méritent mieux. Voilà de quoi on parle.

Chanachan 
Ouais, voilà, parce que moi aussi, s'inscrit différemment en fait. Là, tu me demandes comment je parle à des copines et comment je parle à des patients ou patientes. C 'est pas la même chose aussi. Donc on va rester un peu sur le cadre des copines même s'il y a quand même beaucoup de choses similaires.

Hermine 
Oui

Chanachan
Du coup, je reprends ce que j'ai dit au début (part 1) : l'amour pour moi, c'est d'être là pour la personne dans le sens qu'elle a besoin à ce moment-là. Donc ça s'applique complètement à ce sujet-là. Parce que... "Si je vois qu'il y a une voiture en feu avec un dragon qui lui fonce dessus, bah je vais hurler quoi, je vais lui dire wesh bouge !" Bah je reprends ça et je te dis mais en fait ta copine là, elle pense qu'elle est super voiture et il y a peut -être la roue qui déconne un peu mais... elle te voit là, en train de hurler comme une vieille folle genre « putain mais ça brûle, mais t 'es folle bouge » elle va te dire « ben vas -y, bouge ! Tu m'as gavée avec ta crise de nerfs qui sert à rien »
Toi, tu vois quelque chose, mais quelqu'un d'autre va voir complètement autre chose. Parfois, même rien du tout.
Moi, ça arrive avec des patients, que genre, ils me décrivent une situation, et j'ai compris que là, elle est en train de me décrire une crise d'angoisse de l'espace, mais elle-même ne sait pas que c'est une crise d'angoisse, elle ne le voit pas comme une crise d'angoisse, ne l'entend pas comme une crise d'angoisse. Donc moi, peux pas lui dire, "wesh, ma soeur, tu fais des crises d 'angoisse". Je suis qui moi ?
En gros, c'est comme si je suis là à la ligne d'arrivée d'une course en disant « allez, tu peux le faire ! » Et elle, sait même pas courir un marathon, même pas la mettre ses chaussures, elle est devant Netflix, chez elle. C 'est la même chose en fait.

Venir avec ton égo, et ton amour, mais c 'est quand même ton égo et tu imposes ta vision des choses sur une personne qui t 'a rien demandé et qui ne voit pas la même chose que toi, ça ne va jamais, jamais, jamais fonctionner.

Et combien de fois on entend ça ? Genre, "oui mais elle est folle mais ma copine elle est complètement barée, elle dit n 'importe quoi". Et puis peut-être qu'il y a des fois où c'est vrai, qu'en fait elle est complètement folle cette fameuse copine et souvent oui, au bout de x années elle dit, "bah oui merde, en fait c 'était vrai." Mais dans tous les cas, la relation amicale aurait été rompue parce que tu auras manqué de respect à cette personne, tu ne l'auras pas accompagnée.

Tu auras simplement décidé que parce que toi c'était ta vision, tu imposes un avis là-dessus. Et attention, je dis ça avec... beaucoup de recul, avec un recul thérapeutique où je me dis "moi, mon but, c'est quoi ? Mon but, c'est de pouvoir protéger". Et je dois dire que je me suis aussi retrouvée dans ce genre de cas, et c'est extrêmement difficile, c'est quasiment insoutenable parfois, mais il faut ne rien faire. Parce que je préfère pouvoir être aux côtés de mon amie qui souffre, ou qui ne sait pas qu'elle souffre, que de me dégager de là par égo.

Mais encore une fois j'ai une formation, j'ai aussi une personnalité qui fait que c'est peut-être pour moi plus simple : Moi-même, je n'ai pas vécu des relations extrêmement impactantes, traumatisantes comme toi, tu as vécues... Et je comprends très bien que dans ta situation, c'est extrêmement différent parce que cette souffrance résonne avec toi... cette voiture que tu vois en feu, elle résonne avec ton vécu, elle résonne avec tes cicatrices et du coup c'est insoutenable pour toi de ne pas crier au feu.
Je comprends et j 'entends.
Mais selon moi, qu'est-ce que t'es supposée faire ? Bah t 'es supposée dire : Qu'est -ce que tu attends de moi ? What do YOU want from me ?

Hermine
C 'est super intéressant parce qu'effectivement, clairement, pense que le fait d 'être passée par là change un petit peu ma perspective par rapport à ça aujourd'hui, en effet. Et c'est marrant mais là, dans la pile de livres que j'ai lus récemment, ces deux autrices, elles ont pareil une vision un peu différente par rapport à ça. Il y en a une qui dit, "OK, let's do damage control parce que parfois on ne pas quitter, on ne peut pas... Voilà, c'est juste pas possible". Et l 'autre qui dit, "moi, je ne peut pas accepter de travailler comme ça, je ne peux pas accepter de faire du damage control". Et du coup, je ça intéressant parce qu'il y a vraiment ces deux visions, même dans le monde professionnel autour de ces questions. Voilà.

Chanachan 
Oui, complètement.

Hermine 
Et moi en réalité, effectivement, c'est pour ça que j 'ai eu cette conversation même avec notre amie commune à laquelle je faisais référence et j 'en parle régulièrement aussi avec mes amies qui elles aussi, ont vécu des relations plus ou moins toxiques, où je leur dis "s'il-vous-plaît : si jamais un jour je retombe amoureuse ou infatuated d'un enfoiré, je vous en supplie, dites-le moi !" Ma hantise c'est d'imaginer mes copines après que je sois partie, se regarder et se dire "putain, le Jean -Michel d'Hermine c'est une catastrophe, pourvu qu'elle ouvre les yeux rapidement et qu'elle le quitte ! On en a marre de prendre sur nous pendant qu'elle nous parle de lui, qu'elle nous dit combien il est extraordinaire etc alors que c'est un merdeux."

Chanachan
Oui, et je comprends mais comme tu le sais moi je ne vois pas du tout les choses de la même manière. Je trouve ça intéressant, je pense pas qu'il a une bonne ou une mauvaise manière. Encore une fois, on est en train de parler de choses assez légères, je parle pas de mon amie est en danger, etc. Là, on sort de ce cadre-là parce que si elle est potentiellement sincèrement en danger, on s'entend, là je vais pas être genre "oui, les étoiles, les pieds", non, je vais être là, "ok, elle est où la batte de baseball," tu vois ? Parfois je me suis dit « my god, I really need to save this bitch from herself », tu vois ? Mais disons que si on reste quand même dans le truc, voilà, léger et tout, moi, je suis personne pour te dire que ton Jean -Michel, il pue le caca. Alors pourquoi je dis ça ? Parce que... Déjà, je ne pense pas que tu ne peux pas avoir une vie très sympathique et réussir ce que tu as besoin de réussir, comprendre ce que tu as besoin de traverser ce que tu as besoin de traverser en étant avec un mec qui cul caca. Donc ce que je veux dire c'est que pour moi en fait tout s'inscrit aussi dans une raison. Peut-être que ce Jean-Michel, malgré lui, c'est la personne qui va le plus t'apprendre en fait...

Je 'en rappelle quand j'ai écrit mon mémoire, je suis tombée sur une correctrice qui était aux antipodes vraiment de mon approche de la pratique de shiatsu. Ca m'a fait très mal parce qu'elle m'a mis des scuds assez violents. Sur le moment, je n'ai pas compris. J'ai été fâchée, j 'ai été en colère... Et je me rappelle que mon prof, il m'a dit "ne t'inquiète pas, c'est bien ce que tu as fait, etc. Mais tu verras que ces critiques qu'elle t'a faites, c'est celles qui vont le plus faire avancer ta pratique."
Et dix ans après et je me dis, "putain, qu'est-ce qu'elle avait raison." Parce qu'en fait : elle avait raison.
Il y avait une vérité derrière, veuille ou veuille pas.

Et du coup, je reviens au "Jean-Michel Quisertàrien", il ne sert pas à rien, c'est ça qui 'a vraiment fait avancer, en fait.
Parce que ça force à se poser des questions, regarder les choses en face...

Ca fait évoluer.

Du coup, en fait, je suis personne pour te dire "ton mec il pue le caca", parce que en gros, c'est toi qui vas traverser ta propre merde, tu vois ce que je veux dire ? Tu vas décrotter le terrain, et tu sais, le crottin c 'est de l l'engrais, c 'est du compost, tu vas blomber après avec ton caca. Tu vois ce que je dire ?

Hermine 
J'adore ! C'est vrai ! Surtout qu'en plus à l'époque, je me souviens que t'étais sûrement une des seules à ne pas me dire du mal de mon mec quoi... Du coup tu étais celle à qui j'étais le plus à l'aise de parler

Chanachan 
Mais tu l 'aimes ! Tu l 'aimes ! Cette personne, tu l 'aimes ! Moi, que je l'aime ou je l 'aime pas ? OSEF  ! Toi, tu l 'aimes ! Moi, si tu dis des choses qui sont, selon moi, pas justifiées sur quelqu'un que j 'aime : bisous !
Tu vois ce que je veux dire ?
Bye !
Donc, je suis qui pour dire de quelqu'un que tu aimes, que tu le vois et ton cœur, fait boum boum : "il fouette le caca en fait".
Je peux te dire que j 'ai pas apprécié son comportement, que "je trouvais ça pas très cool quand il a fait ça ma chérie, j 'ai pas trouvé ça super respectueux envers toi". Mais je vais pas aller plus loin que ça, en fait je vais te laisser venir à moi si tu veux on en discute, y'a pas de souci. Mais moi je veux pas apporter de jugement sur cette personne parce que selon mon regard, mes valeurs, c'est peut-être une personne qui pue le caca, mais peut-être que pour toi ça va être la meilleure chose qui s'est passée dans ta vie. Même si finalement il pue le caca. Peut-être que c'est la chose qui va débloquer quelque chose en toi, j'en sais rien en fait.
Moi, la seule chose que je peux faire : c'est soutenir et accompagner ma copine, être là quand ça va, être là quand ça va pas et puis évidemment la mettre en sécurité s'il le faut.
Parce que sinon je trouverais ça vraiment hyper malvenu de ma part si tu me présentes quelqu'un et bon je suis un peu genre "ouais bof quoi".  Encore une fois : je suis qui moi ? Je ne suis pas toi, j'ai pas la même tête, j'ai pas la même corps, j 'ai pas le même vécu, j'ai pas les mêmes.

Hermine
En l'occurrence, je suis tout à fait d d'accord avec toi ! Mais si, mettons, le Jean-Mich' en question est un peu irrespectueux et puis il la contrôle un petit peu, tu vois, elle voit beaucoup moins ses copines et...  et ouais, il profite un petit peu d 'elle et puis de façon très manipulatrice, de façon à ce que ta copine s'en rende pas compte, mais toi, tu le sais, tu le vois bien, tu vois...

Chanachan 
C 'est pareil. C'est le problème de la fameuse voiture comme on dit en fait. Ta copine elle est très bien dans son carrosse de Cendrillon, c 'est un peu compliqué de dire que "tu dans un char en feu" quoi. Mais je pense que la meilleure chose à faire quand même, c'est de ne pas de crier au feu, c'est tu vois de tranquillou dire « ouais, ok, cool... sinon quand il a fait ça, ça t'as fait quoi ?" ... Tu viens en doucement, tu la mets en sécurité. La sécurité, c'est de pouvoir s'exprimer librement. Pas dans le jugement. Ça c'est hyper facile à dire, extrêmement difficile à appliquer. Extrêmement difficile à appliquer. Je le souligne encore, extrêmement difficile à appliquer.
Et ta copine n'est pas bête, elle le sent direct quand t'es dans le jugement ou quand t'es pas dans le jugement. Si t 'es pas capable d'être dans le non-jugement, ne parle pas ta copine, il vaut mieux. Franchement, tu vas faire plus de dégâts qu'autre chose. Mais tu viens vraiment dans le non-jugement. Dans le non-jugement aussi, c'est d'accepter que ton amie, elle voit quelque chose dans cette relation. Toi, tu le vois pas. Tu peux mettre quatre paires de lunettes, tu verras toujours pas. Une loupe et un microscope, tu le vois pas. Mais elle, voit quelque chose. Donc tu acceptes que ton amie, elle voit quelque chose et tu acceptes d'écouter ton amie. Et pas l'écouter pour lui couper la parole et lui dire ce que t'as à dire. Non, sincèrement l'écouter. Pourquoi mon amie, dans cette relation, elle trouve une satisfaction et elle reste ? Ok, bon bah pourquoi tu l 'aimes, tu vois ? Genre "my god, let me see what you see, because I don't see it", tu vois ?

Hermine 
Yeah ! Du coup j 'en profite pour le poser : si tu es une auditrice qui envisage un jour de pratiquer, travailler avec moi le yoga, - peut faire un programme, des cours, whatever - clairement, toi et moi on va pas parler de ton partenaire parce que je ne crois pas être capable de ne pas émettre de jugement effectivement et de fermer ma gueule et de prendre les choses et de faire comme Shahnou le dit parce qu'en vrai je suis convaincue que dans certains cas, peut-être pas dans tous, mais dans certains cas, t'as raison : c 'est la bonne méthode. En tout cas, je sais que moi, ça marchait pas quand mes copines me criaient au feu effectivement et malheureusement, j 'ai perdu des amies comme ça. Elles en ont eu marre, elles supportaient plus de me voir continuer, d'insister à vouloir rester avec quelqu'un qui ne me respectait pas, qui me faisait tant de mal, etc. Donc je les comprends, tu vois. Mais effectivement, c 'est auprès de toi que je trouvais du réconfort, que j 'en ai toujours eu.
Et puis c toi qui a été là aussi après pour l 'aftermath, parce qu 'il a fallu ramasser les morceaux ensuite. Et là t 'as mis tes gants pour mettre les mains dans la merde, effectivement, pour décrotter la merde et faire bloomer la plante)

Chanachan
Après attention, je parle... des soufflantes, j 'en ai donné plus d'une fois et il des moments où oui, une soufflante ça se donne. On reste des êtres humains avec des émotions. En tout cas le non-jugement on ne pas passer au travers de ça. Parce que ton amie ne se sentira pas en sécurité si elle se sent jugée, c'est juste la base

Hermine
Non, c 'est pas elle qu'on juge, c lui !

Chanachan
Oui mais du coup tu juges tes choix tu vois... Donc compliqué quoi... Comme si tu disais... Non mais sa paire de chaussures... Comment elle est chier... Mais c'est moi qui les ai choisies espèce de bitch !
Bref des soufflantes... ouais y a des moments où en fait, j'ai pas le temps.

Hermine 
On l'a dit, le Shahnou Love, parfois ça fait mal. Parfois faut appuyer.

Chanachan 
J'ai pas le temps et ça m'a gavée. Et du coup, y a eu parfois des petites... élevations de voix et tout. Mais par contre, et ça pour l'avoir vécu, parce que moi-même je me suis pris des soufflantes - qui ont été les meilleures soufflantes de ma vie- , c'est de le faire avec amour. Qu'est que veut dire "avec amour" ? C'est que ça vient encore une fois d 'une place de non-jugement et ça vient d'une place d 'amour pour l 'autre et pas de dégo en fait, donc c'est pas la même chose de dire à ta copine "j'en peux plus de te voir comme ça et j'en ai marre et je souffre et c'est trop pour moi" et parce que là genre la meuf elle déjà dans sa vie de merde avec son mec de merde avec ses potes de merde avec sa famille de merde et putain en plus sa pote elle met un tas de merde par-dessus. Elle est là "c'est bon, j'en ai marre du caca là"  

Je veux dire que oui effectivement tu as mal, mais tu dis "je t'aime tellement en fait, ce que je ressens pour toi c'est un amour sans fin et je souhaite tellement que tu sois bien et que tu sois épanouie et j 'ai l'impression que tu l'es pas et je... Je ne te sens pas comme d'habitude, je ne sens pas souriante, je ne te sens pas à l'aise, je te sens te rendre petite. En fait, je te vois t'oublier presque parfois" Dis-moi, qu'est-ce que je peux faire pour te soutenir ? Si elle te dit, "mais non, ce n'est pas du tout ça", et bien en fait, c 'est là où tu dois te taire et tu dire "d'accord", et t'es patiente et t'attends.

Pour moi c'est ce qui s'est passé, notamment avec une amie qui a, elle pour le coup, vécu des violences vraiment pas cool... Souvent, enfin toujours, les personnes qui se retrouvent dans des relations toxiques, avec des mecs toxiques... il ne faut pas oublier mais on est deux là-dedans et du coup elles-mêmes sont ou deviennent toxiques aussi, par la force des choses.

Donc ça devient juste un bordel sans nom parce que toxique, c'est pas parce que tu mens pas et que t'es pas ouvertement toxique que tu n'es pas quelqu'un de toxique. Au bout d'un moment, tu viens à, disons... à accepter inacceptable, à t'amoindrir... bah oui, t'es toxique en fait : t'es toxique pour toi, t'es toxique pour ton environnement, enfin, tout est toxique en fait, c'est du poison, là, ça empoisonne tout ce qu'il y a autour. Est-ce que ça vient de lui, de toi, de la relation ? On sait pas, on s'en fout, en vrai, savoir d'où ça vient, faut juste s'extirper de ce truc-là. Et comment on s 'extirpe de ça ?

On rebuild sa confiance en soi, c 'est clair et net. C'est la seule chose qu'une amie peut faire, c'est te sortir, faire des trucs rigolos,  l'emmener faire ce qu'elle aime, si c'est de se faire de la manicure, on fait de la manicure, on va te faire les cheveux, on va regarder un film, on va booster sa confiance en soi,  sortir danser, en fait on va relever cette confiance en soi qu'on a complètement perdue, qui est down the drain en fait.

T 'inquiète pas qu'elle -même, toute seule, dès qu'elle va commencer un peu, à regagner confiance en elle, elle va se dire d'elle-même "mais qu'est-ce que je fous avec ce tas de merde, moi ?"

Mais c 'est elle qui va arriver à ça. Toi, tu peux pas venir et dire mais c 'est un tas de merde et toi, t'est une licorne qui s'envole parce que la nana, c 'est pas une licorne qui s'envole à ce moment-là. Clairement pas. C'est le résultat d'un tas de merde à côté d'elle. Donc elle, elle, se sent pas comme une licorne. Elle pense pas que c'est une licorne. Et clairement, c 'est pas une licorne, tu vois. Donc tu la prends comme elle est. Tu lui dis "moi, je sais qui tu es. Je connais ton cœur, connais ton âme et je vais tout doucement... faire en sorte que quand t'es avec moi, tu te sentes licorne. T'es avec quelqu'un qui parle sans jugement, qui t'écoute, qui te met des scuds quand il y a besoin, mais qui est là, qui s'occupe de toi et on s'occupe de l'une de l'autre, on se fait du bien. En fait, quand tu rentres à la casa avec ton mec et que t'es là genre, mais putain, j'ai juste passé une super journée avec ma copine, on s'est fait du bien et toi tu me gave en fait... ça vient naturellement.

Le nombre de fois que j 'ai entendu des copines, des patientes, dire "mais mon amie elle a fait ça et pas mon mec, mon amie m'a amenée ça mais pas mon mec, mon amie m'a sortie de la merde financièrement mais pas mon mec, mon amie m'a prêté sa voiture mais pas mon mec, et mon amie et mon amie et mon amie et mon amie tu vois ? mais pas mon mec"

Hermine 
D 'ailleurs qui est venu à ma remise de diplôme alors que mon mec voulait pas venir parce que "j'avais pas fait un Harvard non plus ?"

Chanachan 
Bah ton amie ! Oui c'était moi, c'était moi ton amie.

Tu vois, tout simplement en fait à un moment donné, je pense sincèrement que cet amour-là, cet amour vraiment profond et sincère et conditionnel, peut vraiment faire du bien, faire des miracles sur les gens. Venir avec tout ton amour parce que c'est des personnes aussi, -surtout dans ce genre de relations- qui n'ont pas d'amour. Elles ne vivent pas l'amour au quotidien en fait.

"Et moi je suis jaloux parce que je t'aime", et non, c'est parce que t'as des problèmes mon frère en fait !

Toi c'est pareil, tu vas être jalouse mais c'est pas parce que tu l'aimes que t'es jalouse, mais parce que t'as des problèmes, tu vois ?

Et puis d'autres qui vont te dire "mais non mais moi je t'empêche pas de sortir, c'est parce que je veux que tu sois là, parce que tu m'appartiens", ben ça c'est pas de l'amour, c'est de la possession.

Et ainsi de suite, on peut faire tout un dictionnaire là-dessus !

Chanachan
Donc on va se concentrer sur c'est quoi l 'amour et l'amour c'est d'être là pour la personne que tu aimes et parfois prendre sur toi, très souvent prendre sur toi.
Selon moi en tout cas, j'ai vu dans ma vie et dans mes expériences de vie que l'ultimatum, et crier "au feu, ton Jean-Michel il pue la merde" alors qu'elle a rien demandé... c'est même pas que ça n'a pas marché, c'est que ça a fait l'effet inverse.

Parce qu'il a un espèce de truc où... tu protèges le dit Jean-Michel, ce que je peux comprendre dans une relation. Surtout que les femmes, ont un peu ce côté "née pour protéger les choses blessées, souffrantes et tu sais, un peu à l 'article de la mort." Et du coup, fait, toi tu viens avec tes gros sabots là, tu attaque frontalement genre, elle va faire quoi la copine ? Elle va protéger. "Arrête ! Ne parle pas comme ça ! C 'est une chose fragile ! Je l 'aime ! Et de toute façon quand je te parle je te raconte que les trucs qui vont pas bien", j

Moi en tout cas ce qui a marché c'est d'être là et de prendre sur moi, de ranger ma batte de baseball alors que... Wow ! Enfin clairement j 'ai voulu la sortir plus d'une fois ce qui est marrant c'est qu'avec ces ami.e.s on est plus proche que jamais maintenant ! 

Après, je parle comme ça, mais c 'est complexe. Je pense aussi que c'est vraiment du cas par cas et là on enlève les côtés extrêmement dangereux. Et puis, tu as des ami.e.s qui sont plus ouvert.e.s  à la discussion que d 'autres. Tu as des personnes qui souffrent beaucoup plus que d 'autres. Des copines qui ont vraiment une confiance en elles complètement éclatée au sol. En général, dirais quand même que le mieux, l'approche la plus... la plus simple et la plus facile qui selon moi va aboutir à plus de résultats disons, c'est quand même d'aller avec amour, respect, empathie et de rester calme même quand t'entends des choses qui te font tiquer. Et encore une fois je dis ça c 'est une généralité, parfois effectivement, moi ça m'arrivait aussi que au bout d'un moment en fait, amie qui était dans une relation toxique avec un pervers narcissique, j'ai fini par perdre mes moyens, j'ai crié. Avec tout l'amour que j'avais à lui dire, quel point je l'aimais, à quel point elle me manquait, à quel point je voulais qu'elle sourit à nouveau parce que je ne la voyais plus sourire et qu'elle a un des plus beaux sourires que je connaisse.
Et puis d'autres fois aussi dans d'autres situations où il faut apprendre à let go en fait tout simplement parce que ton amie choisit son destin en fait. Donc toi t'es là, tu lui offres ton soutien, ton écoute...

et avec une autre amie, je lui en avais parlé tout de suite parce que je connaissais cet homme, je savais, c'est bon tu vois ça fait 25 ans qu 'on avait entendu les mêmes histoires. Mais elle nous a fait le truc de "it's gonna be different avec moi". Du coup, s'en vient toute une discussion aussi sur le narcissisme de la femme, en fait, parce que les médias, parce que les livres, parce que les Disney à la con... parce qu'on a grandi avec l'image du cow-boy des temps modernes qui a pas de cœur et qui est tellement sexy et tout... il te plaque contre le mur et puis t'embrasses. On a grandi comme ça, on a dû faire des déconstructions de tout ça, de qu'est sexy, le consentement tout ça...

Donc en fait, tu te retrouves avec ce genre de mecs qui sont un peu..
. bah cette caricature du cow boy rustre mais sexy et des filles qui pensent être "that bitch that will save him." THE ONE he will change for. Je suis la meuf avec qui il va changer. Je suis la personne. Alors que t'as genre 14 meufs toutes belles, intelligentes et brillantes et tout et même plus que toi ou moins que toi, whatever qui sont passées avant toi et se sont ramassées avec ce Jean-Mich'.

It's a pattern, but you don't wanna see it. Tu ne veux pas le voir. Tu peux mettre tes mains sur tes yeux, mais non mais moi, moi je vais y arriver. Quand t 'es en face de quelqu'un comme ça, moi ce que je fais aujourd'hui, je dis "ok, si tu penses ça, très bien. Si tu penses que t 'es mieux que les 14 autres nanas, c 'est très bien pour toi. Moi, je trouve ça complètement stupide et personnellement, moi, j 'ai pas le temps de perdre. J'ai pas de temps à perdre avec quelqu'un qui va pourrir mon existence, tout ça, parce que je vais prouver que moi, je peux le changer. Mais en fait, ma soeur, je vais juste prendre un mec qui est bien, qui est gentil, qui est mignon et qui va pas me faire chier, qui va pas me manger le cerveau, comme on dit."

C'est pour ça que encore une fois cette question est difficile parce que c'est du cas par cas mais quand tu te retrouves à côté d'une copine qui est comme ça, très souvent on va te dire "tu peux pas comprendre parce que moi je peux le changer, parce que moi il m'aime, moi je vois son potentiel et I'm better than you". Bah là tu rentres dans un espèce de trip dégueulasse d'amitié qui vient de la comparaison. Moi ce moment-là, with peace and love c'est "bisous bye".

Aujourd'hui je me sens loin de ce genre de relations que j'ai pu entretenir par le passé. Là pour le coup je dis vraiment ce que je pense et je suis, tu me connais, Shahnou Lov, comme tu disais, là je vais être ultra intense, surtout avec cette femme, je vais être ultra intense et frontale quoi. En étant en mode, "est-ce que tu réalises que tu es dans un égotrip de la mort ? Parce que toi, tu as besoin de prouver à je ne pas qui, toi, les autres, je n'en sais rien, que toi tu es mieux qu'une autre. Donc vas-y, tu veux manger de la merde, tu vas manger de la merde."

Et alors là, à ramasser ça, très très compliqué parce qu'elle, sort de là avec une confiance en soi mais ravagée genre complètement détruite ces femmes-là, complètement détruites.

Hermine 
Je lève la main parce que c 'était mon cas, hein, clairement...

Chanachan
Oui, c'est courant malheureusement. Mais tu vois encore une fois je suis qui moi pour lui dire que c'est pas un cheminement qu'elle a besoin de faire ? Parce que moi je pense sincèrement tu as traversé la merde mais ça t'as menée au yoga, à ton podcast, ça va te mener à pouvoir comprendre des choses sur toi en titule je dis pas que...

Hermine
Life happens for you, not to you.

Chanachan 
Oui, oui, c 'est ça. Moi, je pense que même dans des cas sévères, je pense sincèrement que c'est toi qui a le contrôle... je veux dire, qui a le contrôle de ce que tu vas faire de ça, en fait.

Hermine 
Je t 'arrête là parce que ça va nous emmener sur la suite de ce que je veux te faire, enfin de ce que je veux discuter avec toi.

Troisième et dernière partie de la conversation avec Shahnou a retrouvé sur toutes les plateformes d'écoutes & en retranscription complète sur le blog la semaine prochaine 

D'ici-là, partage avec nous ce qui a fait le plus echo avec ton expérience personnelle. Est-ce que tu as déjà eu une amie qui sortait avec un "Jean-Michel qui pue le caca" et essayé de lui faire réaliser qu'elle perdait son temps si ce n'est qu'elle se mettait carrément en danger ? 
Ou est-ce que tu as toi-même été en couple avec des personnes que tes amies ne pouvaient pas encadrer ? 
raconte moi en commentaire pour poursuivre la conversation 

Bloom Xx

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