EP47 – Champs Lexical




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Merci de me rejoindre pour un nouvel épisode du TimeToBloom Podcast, l’émission qui rêve de voir plus de femmes célibataire et épanouies plutôt que misérables en couple

Je répète : l’émission qui rêve de voir plus de femmes célibataire et épanouies plutôt que misérables en couple.

Que sont les “flying Monkey”, qu’est-ce que le “gray rocking” et le DARVO ?

Aujourd’hui je te propose un épisode un peu “technique” de vocable des termes importants du lexique des relations toxiques & abusives.
Ces termes te permettent de pouvoir identifier et nommer des comportements problématiques dans tes relations - parce que je rappelle que bien que je parle ici principalement des relations de couples toxiques, tout cela s’applique aussi dans le cadre des relations familiales, amicales et professionnelles.

Ca te permet de mettre des mots sur ce que tu vis, sur ce que tu ressens, de comprendre que ces émotions que ça te provoque sont normales, que c’est factuel, avéré, que ça existe, que tu n’es pas la seule à en faire l’expérience et que ce n’est pas normal.

C’est pas toi qui est trop sensible, trop exigeante ou je sais pas quoi. Connaître les termes te permet aussi de faire des recherches plus approfondies ensuite, et aussi de dénoncer ces comportements dans les partenaires de tes amies aussi. Quand elles te racontent comment leurs soit-disant amoureux les ont DARVO à penser qu’elles les victimisent parce qu’elles les tiennent responsables pour leurs mauvaises actions, tu pourras les écouter et patiemment leur expliquer ce qu’est le DARVO et les rassurer : le sentiment de confusion qu’elles ressentent, ou de colère mêlée de frustration vient de là. 

Sans plus ample introduction, commençons direct par

1 - DARVO du coup puisque j’en parlais à l’instant :

DARVO est l’acronyme Deny, Attack, Reverse Victim & Offender, qui veut dire : Nier, Attaquer, inverser le rôle de victime et agresseur en français.

Je pense que la manifestation la plus courante de ce phénomène c’est l’agresseur qui attaque en justice pour « diffamation » quand sa victime l’accuse d’agression sexuelle et/ou physique. Ex Johnny Depp Vs Amber Heard.

Mais ça ne concerne pas que les couples séparés, ça marche aussi dans une situation beaucoup plus quotidienne du couple, ex : quand Jacqueline confronte Jean-Michel parce qu’il lui a mal parlé devant des amis. Jean-Mich nie avoir mal parlé « j’ai jamais dit ca ! », Jacqueline ne se laisse pas faire, elle sait ce qu’elle a entendu, elle sait comment leurs amis l’ont regardée, elle sait comment elle s’est sentie, mais au lieu de présenter ses excuses, Jean-Michel au contraire doubles down en osant lâcher un classique « tu te fais toujours passer pour la pauvre victime alors que tu fais que de me faire des reproches en permanence ! »

Cette réponse présente le gros avantage de passer l’envie de Jacqueline de faire à Jean-Mich le moindre reproche, aussi justifié soit-il, parce que sinon ça donnerait raison à Jean-Michel : elle se fait toujours passer pour la victime, quoi qu’il fasse elle a raison et il a tort.

DARVO c’est le « Gaslighting » à son paroxysme. Le Gaslighting je l’ai déjà un peu expliqué et lui on en entend désormais beaucoup parler mais pour rappel c’est le fait de nier la réalité, ex : Jacqueline dit que le ciel est bleu, Jean-Mich dit que non il est vert. À force, Jacqueline doute de sa perception des choses, des situations et de sa mémoire, mais aussi de son jugement et de ses émotions au point de douter de sa santé mentale et/ou intelligence.

Petite liste non-exhaustive des punchlines - pun intended - d’un gaslighter qui pratique le DARVO inspirée de mon expérience personnelle, celles d’amies, d’abonnées sur insta et du livre It’s not you du Dr Ramani Durvasula

  • « C’est jamais arrivé, j’ai jamais fait/dit ca »
  • « Pourquoi t’es toujours autant en colère ?”
  • « Tu exagères, c’était pas si terrible »
  • « You have no right to feel that way »
  • « C’est dans ta tête »
  • « Tu m’espionnes »
  • “Quand je lui expliquais que je ne pouvais continuer à payer le loyer et les courses seules, qu’il ne pouvait pas dépenser tout son RSA dans la cocaïne, il faisait allusion à mon nom à particule et mon niveau d’études et disait “pardon de ne pas avoir bac +10” et finissait par me faire passer pour une meuf vénale alors que je suis serveuse quoi”.
  • « Bien, peut-être est-ce ta perception de la réalité » même si tu as la preuve écrite de ce que tu avances.
  • « Si c’est ce que tu penses, peut-être est-ce que cette relation ne compte pas tant que ca pour toi »
  • « Tout le monde s’en prend à moi »
  • “Créer la dispute pour pouvoir sortir avec tes copines, belle stratégie ! Vas-y amuse-toi”
  • “ C’est ta faute”
  • “Coupe du monde 2010, il faisait beau et j’en avais marre qu’il regarde tous les matchs et qu’entre tous les visionnages il joue à FIFA en hurlant non-stop… J’ai attendu le moment opportun pour lui suggérer de faire une activité ensemble et il m’a reproché d’être contrôlante et a fini par me cracher dessus pour conclure la dispute.”
  • “Quand je l’ai confronté après avoir appris qu’il m’avait trompée, il m’a tenue pour responsable parce que je lui faisais des reproches tout le temps et l’autre fille était cool, elle.”

Ce qui est important de retenir avec le DARVO c’est que finalement, si on veut que la relation dure, on doit se soumettre à leur réalité. 

2 - DIMMER

Encore un acronyme, et pas le dernier de la liste. DIMMER est composé des mots : Dismissiveness, Invalidation, Minimization, Manipulation, Exploitativeness et Rage. En français : Mépris, Invalidation, Minimisation, Manipulation, Exploitation et Rage. DIMMER est aussi un jeu de mot puisque le verbe “to dim” veut dire “atténuer”, c’est comme ça qu’on appelle les interrupteurs qui permettent de régler la puissance de la lumière, c’est un “dimmer”. Donc concrètement, ton basic abuser utilise ces techniques de dismissiveness, Invalidation, Minimization, Manipulation, Exploitation & Rage to dim ton énergie et doucement prendre l’ascendant sur toi.

Généralement, ces techniques sont employées dans la phase de dévaluation, celle qui suit la phase de lovebombing et précède la phase de discard, rejet.

Il faut comprendre qu’être dans une telle relation revient à constamment avoir ses besoins, émotions, croyance, expériences, pensées et espoirs être dismissed et invalidés. Le partenaire peut ainsi dire des choses comme “t’es ridicule, on s’en fout de ton avis”. Au début ça être une simple divergence d’opinion, et à la longue c’est plus important, ça devient carrément déshumanisant. On ose plus rien dire, pas même sur les sujets qu'on maîtrise mieux qu’eux. Genre clairement mon ex qui n’a jamais passé une minute en chien tête en bas de sa vie aurait pu me soupirer au nez “qui a envie de prendre ton cours de Yoga ? Tu sais même pas tenir un handstand, allez casse-toi”.

“When dismissivess is a brush-off, invalidation is a negation”. Tu n’es pas vue, pas écoutée, rien. A la longue l’invalidation te prend ta voix à se demander si même il t’as entendue. Et ça pour le coup ça ne me rappelle pas mon ex mais mon beau-père surtout, qui avait pour habitude de carrément faire comme s’il ne m’avait pas entendue quand je parlais. Il ne me répondait pas et bien souvent quand je parlais il montait le son de la télé ou de la radio. D’ailleurs dans It’s not you, le Dr Ramani dit “Si tu as grandi avec un parent narcissique, l’invalidation t’es familière, tu n’étais pas seulement remarquée de façon inconsistente, mais tu étais souvent shamée, méprisée et mise de côté. Parfois il pouvait être plus confortable de ne même pas être vue”. Et en effet, mon ex beau-père ne m’adressait jamais la parole et m’appelait “la pouf” depuis l’âge de mes 15 ans pour parler de moi avec le reste de la famille. Je devais éviter CHEZ MOI - je précise parce qu’il ne payait pas le loyer - les pièces où il se trouvait et en effet, même le soir de Noël je préférais dîner avec un plateau repas dans ma chambre.

Tiens puisque je parle de mon ex beau-père, je vais pouvoir aisément illustrer la minimisation puisque lorsque j’ai enfin pu fuir de chez moi parce qu’à 18 ans j’avais rencontré un gentil garçon, il a dit à ma soeur de 13 ans à l’époque “ne tkt pas, elle reviendra bien vite, il n’est avec elle que parce qu’elle b¨¨¨ bien". Comme si c’était mon seul et unique intérêt. Un autre bel exemple c’est mon ex qui n’avait pas voulu m’accompagner à ma remise de diplôme alors qu’il n’avait rien de mieux à faire ce jour-là parce que “j’avais pas fait Harvard” non plus. Voilà, marche aussi avec le moindre accomplissement et autre promotion professionnelle. Y a pas si longtemps que ça j’entendais deux copines discuter dans un sauna et l’une d’elle disait à son amie que son mec lui avait fait toute une scène parce qu’elle avait reçu la promotion dont il rêvait et voulait qu’elle la refuse au prétexte qu’il ne voulait pas qu’elle bosse avec la personne qui la lui avait accordée. Elle se demandait ce qu’elle devait faire parce que oui c’était son rêve d’avoir ce job, mais elle avait aussi l’impression que ce serait pas sympa de sa part de lui faire “ce coup-là” alors qu’à part ça tout était si merveilleux avec lui, il lui avait présenté ses enfants et tout… Laisse tomber, je sais pas ce qui me donnait le plus chaud à ce moment-là, le sauna ou le discours ! Tu sais comme si elle méritait pas la promotion qu’elle venait de recevoir et encore moins de s’en réjouir. It’s the raining on our parades. Évidemment il faut sabrer le champagne pour le moindre événement positif dans leur vie à eux. Même si c’est beaucoup moins important, genre ils ont acheté une chemise en solde tsé, si tu sautes pas de joie ils vont se plaindre “tu te réjouis jamais pour moi, t’es égocentrique”.

Viens ensuite le deuxième M de manipulation. C’est l’endroit où l’abuser joue avec tes émotions, principalement la culpabilité, l’anxiété, la peur pour obtenir ce qu’ils veulent de nous. Ex “Tu viens jamais voir ton vieux père malade” ou “on verra quand je serai morte” ou encore “oui oui passe une bonne soirée avec tes copines”.

L’exploitativeness c’est tout bonnement l’exploitation de quelqu’un. Donc exploitation financière genre mon ex qui comptait sur moi pour faire les courses avec mon chômage pendant que lui claquait son salaire de DJ sur une radio nationale dans une collection de baskets. Rendre financièrement dépendant tombe aussi dans cette catégorie.
L’exploitation sexuelle aussi, alors au degré le plus grave on a les Jean-Mich qui prostituent leurs compagne de façon plus ou moins horrible, parce que y’en a qui font usage de la force pour coucher avec des hommes plus ou moins à la chaîne, mais il y a aussi ce qu’on appelle les “lover boys” qui usent de leur charme pour contraindre leur partenaire à la prostitution moins violente telle que Only Fans. Et puis il y a ceux qui veulent qu’on couche avec eux parce que c’est un dû. Dans le genre, j’ai envie de parler du pas trop obvious mais très commun Jean-Mich’ qui se laisse pomper des heures durant mais qui ne retourne JAMAIS la faveur…
L’exploitation en générale de Jean-Michel qui estime que tu dois faire les courses, la cuisine et le ménage parce que tu vis chez lui. Même si tu participes au loyer.

Souvent activé par la honte, la rage de l’abuser narcissique est terrifiante. On ne sait jamais ni ce qui va la déclencher, ni jusqu’où ça va aller, ni combien de temps ça va durer. Insultes, cris, punition par le silence, le stonewalling - j’y reviens dans un instant - et dans les pires des cas, la mise en danger d’autrui genre ils conduisent dangereusement et portent atteinte à l’intégrité physique… 

3 - STONEWALLING
Souvent accompagné de la punition par le silence, le fait de “stonewall” quelqu’un c’est le refus de communiquer, de coopérer. C’est hyper fatiguant pour la personne qui doit le supporter doit faire des efforts émotionnels supplémentaires. Quelqu’un qui stonewall est toujours sur la défensive, minimise ce que tu lui dis, quittent la conversation, démarrent une activité pendant que tu parles, répondent par un mot, où répètent la même chose comme un perroquet peu importe ce que tu leur dit, déclarent que la conversation est close et peuvent même tout simplement partir sans dire quand ils comptent revenir et filtrent les appels. 

4 - JADE and DEEP
Ce qui m’amène à deux nouveaux acronymes, JADE, Justify, Argue, Defend & Explain ou DEEP, Defend, Engage, Explain et Personalize. Les deux acronymes parlent de la même chose. Cette tentation de vouloir communiquer avec quelqu’un qui ne cherche pas à nous comprendre, quelqu’un qui bien souvent ne nous écoute même pas.
Comme l’explique le Dr Ramani, “L’idée c’est pas de devenir un paillasson, c’est de ne pas se fatiguer dans une tâche sans issue.”

Mais c’est plus difficile à dire qu’à faire, je le sais bien parce que pas plus tard qu’aujourd’hui j’ai mis le nez dans des conversations vieilles de 10 ans avec mon ex avec qui je n’ai pas parlé depuis au moins 5 ans et c’est ouf parce que 10 ans après notre rupture, je suis toujours tentée de JADE auprès de lui ! 10 ans après j’ai envie de me justifier sur la raison pour laquelle j’ai dit ce que j’ai dit, d’expliquer pourquoi je me sentais ainsi, de me défendre sur mes intentions et d’expliquer que j’ai toujours une place pour lui dans mon coeur, malgré TOUT. 

Donc l’idée c’est d’éviter tout ça. Et c’est pas facile du tout ! Là j’ai réussi à surmonter la tentation de lui écrire, mais parce que ce case is so cold it’s gelé. Du coup, t’inquiète, je capte à quel point la tentation est énorme quand on est à chaud quoi, mais il est important de comprendre que tout ce qu’on va dire ne va pas être absorbé par l’abuser comme il le serait avec un partenaire respectueux, gentil, aimant. L’abuser va se servir de tout ce qu’on dit comme des munitions contre toi. C’est comme dans cette scène de The Mask où le méchant porte le masque et quand on lui tire dessus, il avale toutes les munitions et les recrache par la bouche comme des balles d’une arme beaucoup plus puissante.

Il faut garder à l’esprit qu’en général ces Jean-Mich’ s’épanouissent dans le conflit, donc si on JADE, on se fatiguera bien avant eux. Reste aussi calme, concise et précise que possible. Surtout si tu sens que tu n’es pas comprise. Te réexpliquer ne changera rien sinon que te faire du mal.

5 - Grey Rocking
Dans la mesure du possible, Grey Rocking c’est vraiment l’attitude idéale à adopter avec un partenaire avec qui la conversation est impossible. Grey Rocking, c’est rester de marbre. Vraiment se comporter comme si on était une pierre. Faire des réponses aussi courtes que possible, ne pas montrer d’émotions, unbothered et inintéressante. Les abusers, très souvent narcissiques, se nourrissent des émotions de leurs victimes, si on ne leur donne rien, ils lâchent prise. Ça s'avère vraiment très utile quand il est pas possible de bloquer toute forme de contact. Principalement si tu as un ou des enfants avec ton abuser, le mieux c’est de co-parent par le biais d’applications mises en place justement pour gérer la communication nécessaire avec l’autre parent. L’avantage c’est que les échanges sur ces applications sont enregistrés et reconnus par les tribunaux en cas de batailles juridiques. Et bref, même sur ces apps ou par email - n’enjolive pas les échanges, simplement du “reçu 5/5” c’est tout ! Je te mets un lien au sujet des appli de co-parenting pour que tu puisses regarder parce que c’est vraiment extra, genre tu peux avoir un calendrier partagé avec l’autre parent, des documents importants genre ordonnance médicales ou décision de tribunal et puis la possibilité de suivre les dépenses pour l’enfant avec un genre de Tricount intégré à l’appli. Y en a des payantes et des gratuites et je pense que c’est un game changer pour les parents aux rapports conflictuels. 

Une note importante du Dr Ramani au sujet du Grey Rocking, c’est qu’il est possible que l’abuser se fâche quand on commence à les “grey rocker”, parce qu’on leur donne plus les ressources narcissiques qu’ils cherchent dans nos réactions. Ils peuvent alors chercher à nos provoquer encore plus en disant des choses comme “tu te prends pour qui ? Alors ça y est t’as pris un cours de Yoga tu te prends pour maître Yoda ?” et elle dit quelque chose que j’aime beaucoup elle dit “prépare-toi à cela, tu auras peut-être besoin de white knuckle through this” c'est-à-dire serrer les poings au point justement d’avoir les articulations qui deviennent blanches. On dirait serrer les dents, et en tant que prof de Yoga : je valide ! Pratique autant que nécessaire avant et après ces échanges tendus, mais serre tout ce que tu as besoin de serrer pour ne pas saisir l’appât tendu, les dents, les doigts, les fesses ci besoin. Ce qui compte c’est se rendre inintéressante et si l’abuser va être en colère un moment, ça lui passera. Si on continue de ne pas lui donner sa narcissistic supply, il ira la chercher ailleurs.
NB : le grey rocking est à ne pas confondre avec le stone walling. L’intention est tout à fait différente. L’abuser vous stone wall sans difficultés pour vous punir, vous faire du mal, vous devez rassembler toutes vos forces de super saïan pour grey rocker dans l’unique but de vous protéger. 

6 - Les Flying Monkeys, enablers 
Ca ressemble au nom d’un groupe de rock, haha, mais c’est moins cool parce que les flyings monkeys ce sont les enablers, ceux qui permettent les abus et les défendent. Là où c’est difficile c’est que c’est souvent des gens qu’on aime, genre si votre abuser narcissique est un parent, les flyings monkeys peuvent être votre tonton ou tata préféré ou même vos frères et soeurs. Dans le cas du couple, ça peut aussi être votre famille, mais aussi les amis. C’est toutes les personnes qui vous disent que “vous êtes pas parfaites non plus”, que votre abuser “ne fait pas exprès”, que eux “n’ont jamais eu aucun problème avec eux”, qu’il savent “qu’ils font de leur mieux”. C’est dur parce que vous commencez à vous remettre en question, alors même que vous savez que ces gens ne voient pas l’envers du décor… N’ont pas conscience de tout ce qui se passe quand ils ne sont pas là. Mais quand même, tu te mets à douter “est-ce que je n'exagère pas un peu après tout ?”
Donc il faut faire preuve de discernement avec ces personnes également et ne pas hésiter à les couper de votre vie aussi.

Si tu veux de bons exemples de flying monkeys, je te renvoie à nouveau à la série Vanderpump Rules dont je t’ai déjà parlé à plusieurs reprises maintenant, mais pour resituer, Tom Sandoval a trompé pendant des mois sa partenaire depuis plus de 8 ans, Ariana Madix, avec sa meilleure amie Raquel Leviss. Quand la nouvelle a éclaté, tout le monde dans le cercle d’amis a pris la défense d’Ariana, sauf Tom Schwartz, le meilleur ami de Tom Sandoval. Mais Ariana a été très claire avec ses limites, elle lui a immédiatement dit “je ne vais pas avoir d’amis en commun avec lui, donc ça veut dire que nous ne sommes plus amis”. Mais à la saison suivante - qui représente juste 3 mois dans la vraie timeline de leurs vies - basically tout le monde retourne sa veste, sauf deux personnes… Et en réalité une personne vraiment parce que l’autre a une conversation avec le narcissique infidèle, il accepte ses excuses et devient cordial. Bref y a une belle scène de flying monkey quand le mari d’une amie d’Ariana a une conversation avec elle essayant de la convaincre de canaliser sa colère envers lui pour le bien du groupe et surtout de son épouse Scheana qui se dit être déchirée entre ses deux meilleurs amis. Il dit un truc du genre “tu peux ne pas lui pardonner ce qu’il a fait mais tu peux plutôt te concentrer sur le positif dans ta vie” et genre il fait allusion à sa colère de femme et du coup Ariana le remet en place sans hausser le ton en disant qu’en effet elle avance et se concentre sur le bon dans sa vie mais qu’elle n’a absolument pas besoin pour se faire de pardonner qui que ce soit qui l’a traumatisée et ensuite elle lui fait remarquer que c’est marrant, y’a jamais aucun problème avec la rage masculine qui est toujours justifiée mais jamais avec la rage féminine qui semble toujours poser problème alors Brock lui demande en rigolant qu’elle lui cite des exemples et c’est la prod' qui s’en charge en insérant dans l’émission un montage des mecs qui crient sur les femmes, dont Brock.
D’ailleurs Ariana est un excellent exemple de Gray Rocking d’ailleurs puise que chaque fois que son ex Tom Sandoval essaie de lui adresser la parole elle lui dit “ne parle pas avec moi” ou “mon avocat te répondra à ce sujet”

  • 7 - 3 R’s
    Regret, Rumination and recall, soit : Les regrets, les ruminations et le fait de se rappeler les souvenirs. Ces 3 R’s sont à connaître pour les Reconnaître. Le Dr Ramani explique que les relations narcissiques nous collent à la peau en pesant sur nos pensées à travers ces 3 R’s. Ces 3 R’s capturent les expériences universelles des survivantes de relations toxiques qui racontent s’être senties comme coincées dans la dynamique de la relation toxiques, même après la rupture et dans mon cas longtemps après la rupture puisqu’à ma grande surprise j’avais encore aujourd’hui l’envie de JADE auprès de mon ex rapport à notre dernière conversation de 2017.

    Les regrets peuvent se manifester par le fait de se blâmer du genre “pourquoi j’ai pas vu/ignoré les red flags ?” ou encore “pourquoi n’ai-je pas réagi quand il m’a dit/fait ça ?”
    Perso je me demande pourquoi je n’ai pas mis un terme à la relation dès la première semaine quand j’ai dis au téléphone à ma mère que “ça n’allait pas durer parce que son caractère c’était pas possible” ou quand on m’a informée qu’il m’avait “trompée et quittée pour une autre à peine 3 mois après qu’on se soit mis ensemble” ou quand il a insulté mon intelligence en me disant “t’as de l’eau dans ton cerveau”, entre autres.

    Voici selon le Dr Ramani, la liste des regrets :
  • le simple fait que la relation ai eu lieu
  • les opportunités manquées
  • les répercussions sur l’entourage (famille, ami.e.s, collègues…) - et j’en profite pour exprimer ma gratitude pour toutes les personnes qui m’ont aidée à cette époque, notamment Lili, Shahnaz, Mélissa et Wassila. Même si j’ai perdu contact avec l’une d’entre elles, je reste profondément reconnaissante pour le soutien, les heures d’écoute et d’encouragements.
  • le fait de ne pas être partie plus tôt
  • le fait de ne pas en avoir fait plus pour “arranger” les choses
  • le fait que l’histoire se soit terminée.

En ce qui concerne les ruminations, le Dr Ramani explique que “les relations narcissiques sont tellement déconcertantes que fréquemment les victimes se trouvent coincées dans des vortex de pensées pour essayer de comprendre les situation et la relation en général”.

Les ruminations consistent à :

  • rejouer dans sa tête les conversations / situations
  • relire les messages et décortiquer le sens de la moindre virgule
  • réfléchir à ce qu’on aurait pu dire ou faire différemment
  • se concentrer sur “les erreurs” que l’on estime avoir fait “j’aurais pas dû répondre si vite”, “j’aurais pas dû dire ça” etc
  • rejouer en boucle les bons moments de la relation, en espérant pouvoir revenir à ces états

Si après la séparation, le partenaire se mets en couple avec quelqu’un d’autre - ou avant la séparation d’ailleurs hein, ça m’est arrivé, on peut se demander :
Qu’est-ce que cette personne a de mieux que moi ? En ce qui me concerne, la femme pour qui il m’a quittée m’a dit “que je passais mon temps à lui faire des reproches” pauvre chou. Et il a confirmé un jour en me disant qu’avec elle c’était facile, elle ne lui prenait pas la tête tout le temps. Peut-être parce que ça faisait 15 min qu’elle le connaissait et qu’elle n’avait pas encore vu son vrai visage parce que dans le message qu’elle m’a envoyé pour me raconter ce qu’il s’était passé après avoir appris par un ami en commun que son statut était repassé à “en couple” sur Facebook peu après leur rupture, elle m’a expliqué qu’ils se sont mis ensemble sur la fin du job estival sur lequel ils bossaient tous les deux et je précise qu’elle m’a dit que c’est lui qui avait fait “tous les premiers pas” et qu’elle lui avait plusieurs fois dit “tu es sur de toi, tu as ta copine etc” bref ils se sont mis ensemble et au retour à Paris, il s’est installé chez elle, elle raconte “il est resté chez moi une semaine à notre retour et je ne savais pas du tout comment le quitter car ça n’allait pas du tout avec lui. Il a essayé de me récupérer jusqu’à mi-septembre et je me suis embrouillée avec lui pour une histoire de taf et je lui ai dit de ne plus jamais me contacter”. Voilà pour le bel exemple de DARVO
Inutile de te dire qu’après ça j’ai complètement obsessed sur la femme en question, je regardais ses publications Twitter en permanence, je me comparais physiquement et bien sûr j’essayais de prendre sur moi pour ne pas lui prendre la tête mais c’était pas tâche facile parce qu’il pouvait péter un câble dès que je levais un sourcil plus haut que l’autre.

Bref, rumination c’est LE mot parfait pour décrire au mieux ma relation avec mon ex. J’ai passé la totalité de cette relation à ruminer. Au début je ruminais le “oui c’est pas cool, mais est-ce que c’est vraiment si grave que ça ? Ne mérite-t-il pas un peu de grâce, lui qui n’en a jamais eu dans le passé ?” puis je ruminais toutes les choses pas cool qu’il m’avait dites et faites et je me disais “demain, tu le quittes. Pour telle et telle raison, demain ça suffit, tu le quittes” et spoiler alert, le lendemain, je ne le quittais paaaas. Pire, le lendemain, si on se disputait et qu’il me jettait “discard phase”, alors je switchais et je ruminais le “c’est pas possible, comment peut-il me faire ça, il faut à tout prix que je le récupère” et dès qu’on se remettait ensemble quelques heures, jours ou semaines plus tard, aussitôt je repartais dans le circuit “il faut que tu le quittes pour telle et telle raison”. L’en-fer.
D’ailleurs il est très intéressant de remarquer que le Dr Ramani rapporte que ces clientes affirment que c’est les ruminations qui leur causaient le plus de difficultés dans leurs relations toxiques. “Parce que vous êtes toujours dans votre tête, vous passez à côté de beaucoup de votre vie parce que vous êtes activement en train de ruminer. C’est comme une double peine : non seulement vous ruminez sur des choses hors de votre contrôle, mais en plus vous passez à côté des bons moments qui s’offrent à vous, notamment les moments de partages en famille, entre amis, vos hobbies etc”. Et je suis so “coupable” de ça. Je ne parlais plus que de lui et notre problèmes à ma famille et mes amies, ce qui m’a coûté quelques précieuses relations amicales, mais je ne peux pas leur en vouloir… j’étais aussi  incapable de me concentrer sur un livre, j’arrivais plus à m’amuser sauf si j’étais HAUTEMENT intoxiquée, les seules choses qui m’apportaient du réconfort et me sortaient de mes ruminations c’était 1 la pratique du Yoga et 2 le binge watching des Real Housewives de Beverly Hills et New York. Alors je sais, binge watcher c’est pas très namasté, mais ça me faisait du bien. J’avais besoin de me changer les idées et j’avais aussi besoin de modèles féminins forts et j’ai trouvé ça dans ces émissions. Notamment dans la personne de Bethenny Frankel qui a bâtit un empire avec sa marque lancée et développée au fil des saisons devant les caméras et avec Taylor Armstrong dont tu connais forcément le visage parce que sa photo lors d’une crise est devenue un meme très très célèbre mais ce qu’on ne sait pas si on a pas regardé le show c’est qu’elle traversait une terrible période devant les caméras parce que son mari était violent et la battait jusqu’à ce qu’il ne se suicide entre deux saisons.
Je m’éloigne un peu là, du coup j’en reviens non pas à mes moutons mais à mes ruminations aussi nous empêchent de faire la place pour du nouveau dans notre vie. C’est un peu comme si notre maison était pleine de meubles, d’objets, de vêtements, on a plus la place pour installer ce meuble magnifique dont on a toujours rêvé aux dimensions parfaites si on ne vire pas le meuble pourri qui nous prend toute la place avant.

Pour finir sur les 3 R’s, le dernier c’est donc recall, euphoric recall pour être exacte, soit les souvenirs, les souvenirs euphoriques. C’est-à-dire que malgré des années parfois d’invalidation, de dévaluation et discard, on peut prioriser le souvenir de cette super soirée passée ensemble, pour moi c’était le jour où on a passé la soirée dans la cabine avec le célèbre DJ Ron Carroll que j’aimais tant pour la chanson "Lucky Star" et puis toutes les soirées qu’on appelait “woodstock” à savoir qu’on passait nus au lit à fumer des pétards et "faire l’amour". Je mets faire l’amour entre guillemets parce que faire l’amour entend qu’il y a un échange et que les deux partenaires ont l’intention de donner également du plaisir à l’autre. Indeed, si beaucoup de femmes ont l’excuse pour rester avec leur partenaire toxique de dire que “sexuellement, c’est formidable”, c’est vraiment TRES LOIN d’être mon cas. Anyway, le résultat de cela c’est qu’on en vient parfois à s’auto-gaslight, en se disant qu’après tout “c’était pas si terrible que ça et que peut-être on fait une tempête dans un verre d’eau”.
Note que l’euphoric recall est le ciment de la relation toxique. Il peut jouer un rôle dès le début de la relation parce que c’est ce qui peut nous mener à ignorer les red flags, ex “oui c’est vrai, il ne m’a pas contactée de la semaine après m’avoir proposé un second rencard, mais il m’a fait un hug pour me dire au revoir à la fin du premier date”. Cet exemple est un exemple concret d’un rencard que j’ai eu il y a quelques mois. Ca c’était très bien passé, mais en effet Jean-Mich regardait mes stories plutôt que me donner un second date comme il me l’avait proposé. J’ai été sympa, j’ai étendu mon délai à 10 jours au lieu de 3 jours comme je l’ai recommandé dans l’épisode hors-série “bonnes vacances” parce que “on partageait beaucoup de choses et qu’il m’avait fait un hug pour me dire au revoir alors que j’allais lui faire la bise” et puis il était vraiment BG, on ne va pas se ment’chir. Mais au bout de 10 jours, c’était red flag et j’ai fini par le bloqué parce que voir son nom apparaitre dans mon insta 20 fois par jours me faisait ruminer qu’il me ghostait et recall qu’on avait pourtant passé un bon moment. Si tu crois que c’est radical comme réaction, sache que c’est pas assez radical, j’aurais du le faire au bout de 3 jours, et pas accorder les 7 jours de plus. But hey, it’s progress et comme sur le tapis de Yoga, c’est ça qu’il faut célébrer, pas la performance. Fut un temps je ne l’aurais pas bloqué, je l’aurai probablement relancé et la suite, on la connait…
Du coup, selon le Dr Ramani toujours, ce qu’il faut retenir sur l’euphoric recall c’est que “c’est un mélange de déni, d’espoir de justification et de distorsion, un dangereux mélange qui nous tient prisonnières des schémas toxiques et autres cycles de culpabilité”.

8 - Breadcrumbing
Celui-ci il est facile, c’est le fait d’alimenter la relation avec des miettes de pain. Dr Ramani dit que “le narcissique en donne de moins en moins et avec le temps on apprend à faire avec et même à être reconnaissante pour le peu qu’on reçoit” et j’ajoute parfois le minimum syndical est perçu comme quelques chose de positif. J’ai malheureusement tellement de copines qui me disent “whaou mon mec est formidable, mon mec range ses propres affaires”. HUGE NOPE. En général c’est assez graduel, on se contente de moins en moins et on accepte de plus en plus de choses pas cool mais parfois on accepte des breadcrumbs dès le début de la relation parce que comme l’explique Dr Ramani toujours “on a appris à se contenter de peu dans l’enfance et cela se répercute dans notre vie d’adulte”.

9 - Triangulation
La triangulation c’est une technique de manipulation qui consiste à monter les personnes les unes contre les autres, par exemple en parlant derrière les dos d’une personne plutôt qu’en s’adressant directement à la personne concernée. Par exemple, un partenaire toxique dira à l’enfant du couple que la mère regrette de lui avoir donné la vie, ainsi la mère se retrouve complètement isolée dans son foyer et dans une incompréhension totale. J’ai pris cet exemple parce que les triangulations sont très courantes quand il y a des enfants impliqués dans la dynamique toxique, mais ça s’applique aussi dans le couple. En général la tierce personne est un autre love interest, et parfois la personne n’est même pas ou même plus dans la vie du partenaire toxique. Si je reprends mon exemple personnel : en effet, dès la première semaine où j’étais en couple avec mon ex, il n’a pas manqué de me faire savoir que cette très jolie fille, un peu connue, lui faisait des avances par messages pour me faire savoir qu’il était convoité et que j’avais plutôt intérêt à ne pas le pousser dans les bras de cette jolie blonde… comme tu le sais maintenant, il est sorti avec elle quelques mois plus tard et longtemps après leur rupture, le spectre de cette femme a plané sur ma relation en mode “elle le faisait pas chier, elle”, “elle s’occupait bien de lui, elle” et “si je continue de lui faire de reproches, aussi justifiés soient-ils, il va encore partir avec une autre”.

Voilà c’est la fin de cet épisode qui je l’espère t’auras intéressée, n’hésites pas à me dire si tu as eu des “aha” moments, c’est-à-dire des moments de réalisations en mode “ahhhh mais c’était dont çaaa qu’il faisait” et éventuellement à partager d’autres exemples pour illustrer ces mots.

Sharing is caring parce que si certaines femmes se reconnaissent dans mon expérience, d’autres femmes se reconnaîtront peut-être plus dans la tienne et c’est comme ça qu’ensemble on s’enrichit de nos expérience mutuelles pour bloomer.



Sources: 

It’s not you - Dr Ramani Durvasula

The mask “bullet scene” - https://www.youtube.com/watch?v=J-pXDTLnLM4

Co-Parenting apps : https://www.thebump.com/a/co-parenting-apps

Luck Star - Ron Carroll : https://www.youtube.com/watch?v=29tjEX-5Pcs




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